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PRIVILEGE
Ivor CUTLER & LINDA HIRST

  • Ref. XC982A
  • HOORGI HOUSE RECORDS, 1983.

Ivor Cutler ... Par où commencer ? Et où s'arrêter ? La vie d'Ivor Cutler est une mine intarissable d'anecdotes et de bons mots. De son licenciement de l'armée de l'air pour "tempérament rêveur" à son travail de professeur à la Summerhill School, la célèbre école pilote expérimentale fondée par Alexander Sutherland Neill, sa vie fut une suite de coïncidences étranges, d'excentricités assumées, de hasards insolites. A commencer par ces origines, par exemple: descendant d'une famille juive fuyant les pogroms d'Europe de l'Est, dont le bateau, censé les amener en Amérique, ne dépassera pas le port de Glasgow. Cutler est ainsi écossais par accident, presque par erreur. Il cultivera néanmoins l'accent du pays, avec sa prononciation gutturale et ses Rs roulés, et une " écossitude " plus vraie que nature.

C'est sans doute à Londres qu'il créera ce personnage d'exilé écossais, empreint d'une sagesse pittoresque quoique totalement saugrenue, racontant inlassablement les souvenirs nébuleux d'une enfance passée dans les quartiers pauvres de Glasgow. Une enfance qui tournera rapidement au mythe, tant Cutler s'amusera à la détourner, à la re-décorer, la tordre, accentuant les aspects comiquement sordides d'une Ecosse devenant quasi médiévale dans ses récits. Une enfance marquée aussi par l'antisémitisme de ses professeurs, par sa difficulté à trouver sa place au sein d'une famille nombreuse, et par la rigueur de l'existence austère et frugale de ses parents. Quelle qu'en soit la part de vérité, et la part d'élucubration, cette enfance sera la base sur laquelle Ivor Cutler bâtira toute son oeuvre, alternant confession auto-biographique et moments de poésie brute.

" Imperfection is an end; perfection is only an aim " (" l'imperfection est une fin en soi, la perfection n'est qu'un but ") Ce n'est pourtant qu'au milieu de sa vie qu'il se lance dans l'écriture, il avait alors quarante-deux ans ; il prétendra n'être devenu un poète correct que six ans plus tard. Il enregistrera son premier disque " Ivor Cutler of Y'Hup " en 1959, tout en apparaissant régulièrement sur les ondes de la BBC, où ses textes abracadabrants, entonnés avec son improbable accent écossais, et accompagnés à l'harmonium, attirèrent l'attention du public, et en particulier de nombreuses personnalités. En quarante ans de chanson et de littérature, Ivor Cutler s'est ainsi attiré un public de fans célèbres, de John Peel à Alan McGee, le patron du label Creation, en passant par Bertrand Russell, le philosophe. Il sera l'invité des Beatles pour leur film " Magical Mystery Tour ", il figurera sur quelques pistes du magnifique album " Rock Bottom " de Robert Wyatt, il sera cité par plusieurs générations de musiciens comme une source d'inspiration.

Son appartement, qu'il ne quittait que rarement, et toujours à regret, était constamment assiégé par des disciples autoproclamés, venus recueillir les conseils du maître. Celui-ci les accueillait avec la même pédagogie de choc qu'il appliquait à ses élèves, insistant pour qu'on l'appelle Monsieur Cutler, et distribuant des épigrammes énigmatiques imprimées sur des bristols dorés autocollants : " Le vrai bonheur est de savoir qu'on est un hypocrite " ou " retirez ce mot pour enlever ce commentaire " ou encore " laissez-moi sortir ". Il publiera une quinzaine d'albums en une quarantaine d'année, invité sur les meilleurs labels de son époque, signant chez Virgin dans les années septante, sur Rough Trade dans les années quatre-vingt, puis sur Creation dans les années nonante.

Sa discographie est aujourd'hui progressivement rééditée par Hoorgi House Records, un label mis sur pied par la famille de l'artiste après sa mort en 2006, afin de maintenir son oeuvre à disposition du public. La première parution du label est le dernier album de Cutler : " The Flat Man ", sorti à l'origine chez Creation en 1998. Il continuera à se produire sur scène jusqu'en 2004, où se produira pour la dernière fois en concert au Queen Elisabeth Hall de Londres, un concert documenté dans le DVD Cutler's Last Stand. Outre sa santé vacillante - il avait alors 82 ans et des problèmes cardiaques - une des raisons pour la rareté de ses apparitions publiques était son extrême sensibilité au bruit. Il deviendra d'ailleurs membre de la société pour la réduction du bruit, la Noise Abatement Society, et emportera des boules quies chaque fois qu'il aura à sortir de chez lui, se plaignant particulièrement de l'amplification des concerts pop et de " la manière désagréable qu'a le public de crier et d'applaudir à la fin de chaque morceau. "

Ce qu'il interdira formellement lors de ses concerts, insistant également sur la ponctualité et demandant qu'on évite de déballer des caramels pendant le récital. Tout chez Ivor Cutler est un mélange du plus grand sérieux et du plus grand comique, du plus tragiquement sombre au plus calmement exalté. Avec son chant monocorde, sa voix traînante, son éternel harmonium un peu poussif, il enchaînera les chansons les plus dépressives (" all i could see was a bubble or two ") aux chansons les plus optimistes (" we have a beautiful cosmos, you and me "), pointant dans les deux cas avec la même méticuleuse exactitude les détails que seul un rêveur minutieux pouvait dénicher. Rien de calculé derrière tout cela, il mettra au contraire un point d'honneur à lutter avant tout contre son propre intellect, cherchant à passer outre son éducation, et à ne s'inspirer que de ses impulsions les plus brutes, les plus sauvages, les plus incongrues. Il en tirera une écriture proche du Haïku ou de la poésie surréaliste, esquissant à travers deux ou trois lignes de texte des situations tour à tour émouvantes, bouleversantes, ou terriblement prosaïques. Il imaginera des réalités alternatives où l'Angleterre est peuplée de tapirs, célébrera le culte des bestioles, et racontera ce que c'est que de vivre assis en Ecosse. Chacun de ses textes, de ses poèmes, de ses chansons, mériterait d'être cité. Mais comme la tentation est trop grande, en voici un, parmi des centaines d'autres. (Benoit Deuxant)

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Interprètes

Pistes

  • 1 Sit down
  • 2 Use a brick
  • 3 Home is the sailor
  • 4 For practice
  • 5 A doughnut in my hand
  • 6 Fair's fair
  • 7 Killer bee (jungle tip)
  • 8 Whale badge
  • 9 Blue bear
  • 10 Creamy pumpkins
  • 11 Counting song
  • 12 My darling
  • 13 Life in a scotch sitting room (vol2, episode 15)
  • 14 Mostly tins
  • 15 Tomato brain
  • 16 Bad eye
  • 17 Silent "S"
  • 18 Halfway through
  • 19 Look at the moon
  • 20 Old black dog
  • 21 The gathering doubt
  • 22 Pussy on the mat
  • 23 Large & puffy
  • 24 People run to the edge
  • 25 Country door
  • 26 Piranhas (jungle tip)
  • 27 Brenda
  • 28 I love you but I don't know what Imean
  • 29 Breathing regularly
  • 30 Life in a scotch sitting room (vol2, episode 16)
  • 31 Full of goods
  • 32 OK, I'll count to 8
  • 33 Secret drinker
  • 34 Pass the ball Jim
  • 35 Over you go
  • 36 Step it out lively, boys
  • 37 Uncut moquette
  • 38 Women of the world