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108-WALKING THROUGH TOKYO AT THE TURN OF THE CENTURY
Sarah PEEBLES

  • Ref. XP236O
  • POST-CONCRETE, 2001. Enregistrement 1999.

Le paysage japonais est pour les occidentaux une source continue de fascination. Bien digérée (Roland Barthes, Chris Marker ... ) ou avalée de travers (Jean-Jacques Beineix), la culture japonaise contemporaine est une référence constante de bizarrerie, d'étrangeté. La culture, l'écriture, mais aussi le son d'une mégalopole comme Tôkyô, restent vu comme l'antithèse d'une ville occidentale. Tôkyô combine la vision occidentale des traditions asiatiques avec une modernité inimaginable chez nous. Une grande partie des clichés concernant la ville sont vrais : la foule, le bruit, les néons, la vitesse. Chaque pouce de terrain y est mis à profit, les étages sont aussi vivants que la rue. Le brouhaha y est donc permanent, et le visiteur observateur remarquera qu'il est, de plus, amplifié. Au pays du transistor, les haut-parleurs sont omniprésents. Peu de bruits y sont naturels, mais l'on y traverse un brouillage constant de communications, de musiques d'ambiances, d'annonces, dont où l'on ne sait dire ce qui est enregistré et ce qui s'adresse à vous, directement. Le robotique et le vivant se confondent. Il est malaisé de savoir ce qui est un message automatique, comme l'annonce des stations de métro, et ce qui est dit sous vos yeux. Pour qui ne manie pas la langue, il n'y a de plus aucune différence de ton entre les litanies d'un prédicateur chrétien, au coin de la rue, et le Comme le dit Hiroshi Yoshimura dans le texte du livret qui accompagne le disque,le bruit est une constante des villes asiatiques ; de tout temps, il y est synonyme d'activité, et donc de prospérité. La ville est un marché permanent, un" bazar, vibrant d'énergie* ". Ce qui la différencie de n'importe quelle autre ville, ailleurs dans le monde, est de son propre aveu indéfinissable. Il s'agit sans doute d'une question de degré, de point-limite, au-delà duquel la foule et le bruit ne sont plus quantifiable, et où le son devient " comme une odeur, de telle sorte que ce qui aurait pu être dérangeant ou angoissant devient apaisant** ". Au-delà de ce point, ce ne sont plus des bruits isolés, des appelsà la compréhension, des interférences, ou des tentatives de communications, qui sont perçus, mais une multitude de détails sonores aléatoires, incohérents et contradictoires, formant une tapisserie sonore ininterrompue, vibrante. Sarah Peebles restitue cette perception impressionniste en superposant couches après couches d'enregistrements. Plus qu'un trajet de cinquante minutes à travers Tôkyô, c'est d'un paysage global qu'il s'agit. Les sons sont enregistrésde par la ville, à des endroits différents, à des moments différents. Leur somme, pourtant, est typique, caractéristique du lieu et de l'époque. Peebles multiplie les prises de sons, les détails, mais leur collage reproduit une vue générale hypothétique, qui reflète la ville dans son ensemble. C'est réellement d'une composition qu'il s'agit, et non d'un documentaire. Chaque détail a été choisi avec soin: voix, machines, jingles et cloches de temple, des sons qui en grande partie sont des "détails pittoresques", presque des clins d'oeil, mais dont l'accumulation transforme le caractère anodin en tableau hyperréaliste. Comme son sujet, Tokyo et sa démesure, la décision d'en faire trop, de remplir àl'excès le paysage sonore de détails redondants, de sons qui sont quasi synonymes, contribue à rendre, plus que la fidélité ne l'aurait fait, l'évocation réaliste. Les annonces publicitaires, les jingles du métro, sont alignés les uns après les autres, presque les uns sur les autres, et le tableau n'en est que plus crédible. En jouant sur ces séquences de concentration, elle On le voit, les sons choisis ne sont jamais anodins, la plupart ont une histoire, représentent une époque, une saison, un quartier de Tôkyô. Il est étonnant de parvenir à saisir ces sons, dont certains sont des sons presque historiques, sans être natif du Japon. A moins de considérer justement que leur perception ne nécessite un recul, et alors, en ce sens, il n'est pas innocent que ce soit Sarah Peebles, une Gaijin, une étrangère, qui ait capturé l'essence du lieu, à travers le brouillage du bruit ambiant. Dans son introduction, Hiroshi Yoshimura parle d'écoute relative, cette capacité à faire abstraction del'environnement, et à se concentrer sur le détail porteur de sens. Ce sont ces détails qui font du travail de Sarah Peebles plus que la simple évocation d'une ville quelconque. On assiste à travers tout le disque à un authentique travail de restitution, non seulement de l'atmosphère, mais tout bonnement de l'aura de Tôkyô. (bd)

Interprètes

Pistes

  • 1 Fast kitchen
  • 2 Yes, Christo
  • 3 Shinjuku Station
  • 4 Train ride on Sobu Line
  • 5 Three active serves
  • 6 Pachinko
  • 7 New year's bells
  • 8 Kendo at dawn
  • 9 Streetcar ride (Setagaya line)
  • 10 3 for 500 yens
  • 11 Epilogue