Père et fils. Evaristo Felice Dall'Abaco, le père, est né à Vérone le 12 juillet 1675. Formé au violon et au violoncelle par Gasparo Gaspardini puis par Giuseppe Torelli, il joue dans l'orchestre de la cour du Duc Francesco II d'Este à Modène. En 1704, il est violoncelliste à la cour de Bavière chez le prince électeur Maximilian II Emanuel, grand amateur d'art et de musique en particulier. Les déboires de la guerre obligent la cour à s'expatrier aux Pays Bas du Sud. L'Opus 1, 12 Sonate da camera a violino e viol overo clavicembalo solo d'Evaristo est publié à Amsterdam à cette époque. Suivant la cour dans son exil, le compositeur voyage en France, au Luxembourg et ne revient à Munich qu'en 1717 avec femme et enfants. Là, il est nommé Concertmeister de l'orchestre de la cour et conseiller du prince électeur. A la mort de ce dernier, Evaristo est progressivement écarté de la cour tout en continuant à publier des recueils. Il meurt à Munich, le 12 juillet 1742. Né vers 1709 pendant l'exil de la cour de Bavière dans les Pays du Sud, Joseph Maria Clément Dall'Abaco, le fils, apprend le violoncelle avec son père et se perfectionne ensuite à Venise. En 1729, il est violoncelliste à Bonn chez le prince électeur où, en 1738, il est nommé chef de l'orchestre de chambre. Il effectue des séjours à Londres où il rivalise avec d'autres violoncellistes réputés. En 1753, il retourne en Italie, à Vérone où il est membre du Teatro Filarmonico. Il décède le 31 août 1805 à l'âge de 95 ans. Les caprices enregistrés ici par Bruno Cocset sont extraits d'un manuscrit trouvé à la bibliothèque de Conservatoire Giuseppe Verdi de Milan. Ces pièces virtuoses pour violoncelle seul font preuve d'une grande diversité d'inspiration et ne sont pas sans évoquer les Suites pour violoncelle seul de Bach. Ces caprices prennent place entre les sonates de l'Op. 1 et 3 d'Evaristo, adaptées pour les Basses Réunies. On pense aux sonates de Corelli tant le discours a de la verve et de la couleur. Le contraste entre les deux compositeurs est franc mais nous connaissons les réalisations originales mais de qualité du label Agogique. Laissez-vous surprendre. AG (d'après le Diapason de juillet 2013)