Dédié au centième anniversaire du génocide arménien, My Armenia rend hommage à la musique arménienne au travers de quelques représentants éminents de cet art. Sergey et Lusine Khachatryan offrent ici un récital particulièrement envoûtant.

Komitas Vardapet (1869 - 1935) peut être considéré comme le fondateur de l'école de compositeurs nationale arménienne. Compositeur, musicien, ethnologue, spécialiste de la musique, pédagogue, chef de choeur, chanteur et poète, Komitas Vardapet (son nom de religieux) ou Soghomon (à l'état civil) a été formé au séminaire géorgien d'Edchmiatzin (le siège du chef de l'église arménienne). Il a ensuite étudié de 1896 à 1900 à Berlin au conservatoire Richard Schneider et à l'université impériale Friedrich Wilhelm (aujourd'hui université Humboldt). En 1915, commence le génocide arménien et Komitas Vardapet est déporté avec un groupe d'intellectuels arméniens d'Istanbul vers le désert syrien. Par le biais de l'intervention d'artistes étrangers et de grands intellectuels, il échappe à la déportation mais en est profondément marqué. Il meurt en 1935 à Paris. La chanson " Krunk " (" La grue ") chanson collectée et travaillée par Komitas Vardapet est un symbole pour les arméniens. Ses danses pour piano datent de 1916 et contiennent des mélodies collectées aux quatre coins de l'Arménie.

Aram Khatchatourian (1903 - 1978) a étudié à Moscou à l'académie de musique Gnessine puis au conservatoire Tchaïkovski. Il était compositeur, professeur de musique et chef d'orchestre. Son langage porte la synthèse des traditions orientale et occidentale. Le " Poème-chanson " (1929) pour violon et piano est consacré aux Aschughens, sortes de ménestrels. L'action du ballet " Gayaneh " se situe dans un village de l'Arménie soviétique. " Uzundara " et la " Danse des Sabres " en sont tirés.

L'un des esprits les plus brillants de la génération de compositeurs suivante est Arno Babadjanian (1921 - 1983). Après des études au conservatoire d'Erevan, il se joint au studio musical qu'est la " Maison de la culture arménienne " à Moscou, ainsi que le conservatoire de Moscou (comme pianiste). Son oeuvre majeure est la " Ballade héroïque " pour piano et orchestre. Pianiste virtuose, ses compositions pour son instrument occupent une place centrale dans son oeuvre. Les " Six images " (1964) pour piano est un cycle influencé par la Seconde Ecole de Vienne.

Edouard Mirzoian (1921 - 2012), un ami de Babadjanian, a une trajectoire professionnelle comparable avec un passage à la " Maison de la culture arménienne " moscovite. Il a durant de longues années mené l'alliance des compositeurs arméniens (1958 - 1991) et a enseigné la composition au conservatoire Komitas Vardapet d'Erevan. La musique populaire est très présente dans son oeuvre, notamment dans ses symphonies. " Introduction et Perpetuum mobile " pour violon et orchestre date de 1957 et a été retravaillée plus tard pour violon et piano.

Edouard Baghdassarian (1922 - 1987) a étudié la composition et le piano au conservatoire national Komitas Vardapet d'Erevan et a parfait sa formation au studio musical rattaché à la " Maison de la culture arménienne " moscovite. Pianiste virtuose, il est l'auteur d'un cycle de 24 préludes pour piano, d'une sonate pour clarinette et piano et d'une Rhapsodie pour violon et orchestre. (d'après le livret)