John Storgards et le BBC Philharmonic présentent l'intégrale des symphonies du compositeur danois Carl August Nielsen (1865 - 1931). Au nombre de six, les symphonies constituent un corpus remarquable dans l'oeuvre du compositeur à qui l'on doit aussi des concertos, de la musique de chambre et des mélodies. Contrairement à ses contemporains, Nielsen ne puise pas son inspiration dans le folklore de son pays ou dans la nature mais il s'inscrit dans la tradition germanique de Brahms et de Mahler.

Première de la série, la Symphonie en sol mineur a été écrite entre 1891 et 1894 et a bénéficié du visa de Johannes Brahms. Sept ans séparent cette oeuvre de la deuxième symphonie sous-titrée les "quatre tempéraments". Contemporaine de l'opéra, Saül et David, elle est inspirée par un tableau que le musicien a vu dans une taverne danoise, chaque mouvement évoque un de ces tempéraments. La Troisième Symphonie date de 1910, soit 10 ans après la précédente. Elle marque un tournant dans l'oeuvre de Nielsen. En effet, elle fait intervenir une soprano et un ténor dont la partie vocale ne repose sur aucun texte et ses quatre mouvements sont joués en continu. Le succès de l'oeuvre fut immédiat et ne s'est pas démenti.

Ecrite entre 1914 et 1916, la quatrième Symphonie porte le surnom l'Inextinguible en référence au projet du compositeur de faire sentir la puissance du flux vital. Ne comportant que deux mouvements de taille égale, la cinquième Symphonie est née entre 1920 et 1922. Elle fait un usage plus important des dissonances. Ecrite entre 1924 et 1925, la sixième et dernière symphonie a été fraichement accueillie. Le titre " Sinfonia Simplice " choisi par Nielsen s'explique par la recherche de simplicité poussant le compositeur à faire usage d'une orchestration épurée contenant beaucoup de percussions. La tonalité tend à disparaître pour flirter avec l'atonalité ; la rythmique résolument moderne expliquerait les réticences du public. Avec cette page symphonique, Nielsen inscrivait son langage dans l'esprit du 20ème siècle.