La culture de Maya Deren vient de la littérature et de la danse. Née à Kiev l'année de la Révolution, elle émigra aux Etats-Unis avec ses parents en 1922. Arrivée à New-York, après ses études de journalisme, elle se met à écrire des poèmes qui ne la satisfont pas et la poussent à s'intéresser au vaudou puis à la théorie de la danse. En 1942, elle se marie avec l'opérateur, monteur et réalisateur d'origine tchèque Alexander Hammid. En 1943, c'est en couple qu'ils réalisent "Meshes of the Afternoon", film-fondateur du cinéma underground américain. Maya Deren réalisera seule ses films suivants, même si son mari joue encore dans "At Land".

Ce DVD propose trois courts métrages de Maya Deren, tournés par elle entre 1943 et 1946:

1. 1. "Meshes of the Afternoon" est un film d'inspiration surréaliste dans lequel on peut retrouver l'influence du "Chien andalou" de Luis Buñuel ou de "L'étoile de mer" de Man Ray. Il a été tourné sans scénario par Deren et Hammid en deux semaines et demies dans leur propre maison au moyen de matériel emprunté. Le résultat consiste en une fiction onirique évoluant en spirale, par répétition, glissement et accentuation de la terreur, du rêve au cauchemar.
2. 2. Dans "At Land", Maya Deren - qui joue à nouveau le rôle principal - est rejetée par la mer sur une plage. S'agrippant aux branches, elle se relève et arrive en plein milieu d'un banquet où personne ne la remarque. Par le caractère spectaculaire des paysages et l'apogée de la confrontation entre le moi de la protagoniste et son histoire passée, le film est considéré par l'historien P. Adams Sitney comme le prototype de ces "films de transe" qui résistent si bien à toute interprétation rationnelle.
3. 1. "Ritual in Transfigured Time" est le plus complexe des trois premiers films de la cinéaste, il représente à la fois la somme de ses théories, de ses réussites et de ses échecs. Puisant ses images dans le vocabulaire de la mythologie, le court métrage est structuré en trois mouvements: une ouverture, une fête et une danse en plein air. Maya Deren décrit ce rituel comme la transformation de la "veuve en mariée".