La collection "Carnets d'ailleurs" (en vidéos sous la nomination "Voyages, voyages") invite un réalisateur à filmer seul une ville, une région ou un pays, en toute liberté, au gré de ses impressions et de ses émotions instantanées. En quelques séquences, il raconte son voyage à la première personne et donne à partager ses moments forts. Le dispositif technique est le plus léger possible; les petites caméras numériques permettent aujourd'hui de nouvelles écritures documentaires.

1. "Prague" (2002): Jérôme de Missolz nous entraîne à la découverte de Prague. Du labyrinthe de la vieille ville à la Grand Place rénovée, du vieux cimetière juif aux lumières d'un cabaret, du Mausolée du Président Gottwald au rocher de Vyschrad, du fantôme de Kafka aux coulisses des monuments staliniens, de la ruelle d'Or aux bébés mutants accrochés à la tour de la télévision,... ces courts-circuits du temps révèlent une vision de Prague inattendue.

2. "Vienne" (2000): "Vienne, capitale d'une nation de six millions d'habitants, a gardé de son passé une conscience impériale. Normal, pour la ville qui a abrité Freud." Inès de Medeiros. La réalisatrice signe un carnet de route fait de quelques rencontres avec des Viennois qui s'expriment sur leur rapport amour-haine avec cette capitale au passé douloureux. La ville semble - selon eux - vouloir occulter les traces de son histoire jusqu'à cacher son vieux cimetière juif. Avec des photographes, elle s'interroge sur les clichés véhiculés par la capitale autrichienne. Ensuite, elle promène sa caméra dans des cours de valse, des parcs, au café art nouveau Hawelka, dans le Karl-Marx-Hof mais aussi aux alentours de la cathédrale et dans les rues sillonnées par les célèbres tramways rouge jusqu'à la Floridsdorf et l'Académie de Musique qui possède une collection de tableaux représentants de nombreux compositeurs célèbres tels que Mozart, Schubert, Brahms, Liszt...

3. "Budapest" (1999): "A Budapest, on n'est jamais complètement sur la terre ferme. Le fleuve coupe la ville en deux. Il faut choisir: on est soit à Buda, soit à Pest. Les mauvaises langues vous dirons qu'il fait bon vivre à Buda mais que tout se passe à Pest." Judith Kélé. La réalisatrice, d'origine hongroise, nous montre un Budapest grandiose, inédit, étonnant... Après une évocation de l'histoire de cette ville composée de trois parties, elle nous emmène dans des lieux prestigieux comme l'Académie de Musique Ferenc Liszt, l'Opéra, la salle de concert Vigadó mais aussi des lieux de culte et de détente (parcs, salons de thé, cafés, manège,...). Alternant des images romantiques d'une vieux film musical et des vues actuelles de Buda et de Pest, elle nous livre aussi un étrange et méconnu "Budapest by night" avec des raves dans de superbes bains turcs, des bals éternels où dansent les nouvelles Sissi, de nombreuses histoires drôles ou tristes dont le Danube a été le témoin...