Compte Search Menu

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies permettant d’améliorer le contenu de notre site, la réalisation de statistiques de visites, le choix de vos préférences et/ou la gestion de votre compte utilisateur. En savoir plus

Accepter
 

Disponibilité et classement

ou
{{ media.unnormalized_title })
Contenus et/ou évènements liés

UN BEAU MATIN
Mia HANSEN-LØVE

  • Ref. VU0491
  • Produit en 2022, France, Angleterre, Allemagne.
  • Langue FR st. NL. Durée :112'.

Sandra, jeune mère qui élève seule sa fille, rend souvent visite à son père malade, Georg. Alors qu'elle s'engage avec sa famille dans un parcours du combattant pour le faire soigner, Sandra fait la rencontre de Clément, un ami perdu de vue depuis longtemps...

En refusant d'épouser le mouvement brutal d'une maladie qui exile et enferme, Mia Hansen-Løve rompt ici avec une tendance du cinéma à s'identifier au vertige de la démence. En calant son regard sur celui de Sandra, la cinéaste raconte bien davantage que le déroulé brutal d'un exil conjugué au deuil que mène simultanément l'entourage. Elle remet pour ainsi dire Alzheimer à sa place. Elle le cerne de vie montrant qu'il n'est pas nécessaire ni même souhaitable pour le film de redoubler, avec tout ce que cette opération suppose de fantasme, les mécanismes supposément à l'oeuvre dans le cerveau du malade. En laissant ce dernier à ses contours flous et tremblants, la cinéaste en fait un personnage à part entière, c'est-à-dire une énigme. Sans se hasarder à pénétrer son psychisme, son intériorité, elle tente par l'entremise de Sandra de jeter des ponts de parole et d'écoute. Les conversations entre Sandra et son père, les phrases lancées à l'aveugle qui ne reçoivent en retour que des réponses évasives, ouvertes, poétiques, figurent parmi les plus beaux moments du film. Parce que désormais l'homme s'exprime de façon illogique, ce sont des incertitudes que récolte Sandra, un discours interprétable à l'infini, douloureux car animé d'une force involontaire qui, plutôt que de lui substituer des images, donne forme à l'absence. Avec la maladie, le père change, mais pas le regard sur lui. La relation évolue, mais pas la façon dont cette relation se donne à voir. C'est un processus que Mia Hansen-Løve inscrit dans une continuité : jusqu'au bout, le père et la fille empruntent ensemble les mêmes chemins que ceux qu'ils ont toujours empruntés, chemins que le malade, professeur de philosophie, mélomane et père aimant, a lui-même contribué à tracer.(CDP)