Compte Search Menu

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies permettant d’améliorer le contenu de notre site, la réalisation de statistiques de visites, le choix de vos préférences et/ou la gestion de votre compte utilisateur. En savoir plus

Accepter
 

Disponibilité et classement

ou
{{ media.unnormalized_title })

LE LYCÉEN
Christophe HONORÉ

  • Ref. VL1460
  • Produit en 2022, France.
  • Langue FR. Durée :117'.

Lucas a 17 ans quand soudain son adolescence vole en éclats. Avec l'aide de son frère, monté à Paris, et de sa mère, avec qui il vit désormais seul, il va devoir lutter pour apprendre à espérer et aimer de nouveau.

L'adolescence pour Christophe Honoré est un état qui perdure. Son regard sur ses personnages montre que rien ne les dirige sinon le désir qu'ils ont de ne pas rester en place, de ne pas ressembler à ce qu'ils pourraient devenir. L'adolescence figure une attitude, une façon de ne pas transiger avec des émotions par essence fugitives.

Il est donc notable qu'ici le cinéaste revendique une discipline de sincérité pour remonter le fil de la propre jeunesse. Loin de la posture esthétique qui semblait prévaloir dans ses films précédents, l'adolescence y apparaît comme un saut dans le vide suivi d'un atterrissage brutal dans le réel.

En donnant la parole à un jeune homme de 17 ans privé de père, Christophe Honoré arrime son propos à un présent égaré et revêche. Pour produire cet effet, le cinéaste s'est souvenu de l'impression de grande confusion qui avait accompagné sa lecture du roman de Dostoïevski intitulé L'Adolescent (1875). Comme à son habitude - et c'est un fait volontaire - l'écrivain russe ne prétend pas mettre de l'ordre dans les pensées bouillonnantes d'un héros qui ne l'est pas moins. Fidèle au surgissement d'un sujet qui n'a pour lui que sa force d'expression, l'écriture se fait l'écho de son esprit enfiévré. Sur un dispositif proche, Le Lycéen met en scène un jeune homme qui analyse sa situation avec les outils de son âge et de son monde, la littérature, le désir, la musique, internet, dans une forme où rien ne se cristallise.

Sur cette pente sinueuse, le film garde le cap de la chronique. Celle d'un dérèglement émotionnel certes, mais aussi celle d'un arrière-plan ancré dans le contemporain. La manière dont l'adolescent suit son désir est là encore significative d'un refus de s'imposer un ordre, de faire récit. Son parcours ne s'échelonne pas en questions, mais par affirmations successives et contradictoires. La vie, dira-t-il, est une bête sauvage.(CDP)