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OÙ POSER DES YEUX ?
CARL

  • Ref. NC0725
  • HUMPTY DUMPTY RECORDS, 2009.

Chez Carl, il y a abondance et variété de couleurs et de mots, de rythmes et de genres musicaux. Il associe avec aisance sophistiquée et de l'intérieur, des influences rock, tribales, techno, hip-hop, sans que cela fasse fourre-tout. Il est malaisé de cerner strictement le thème de ses chansons parce que la poésie y a une part importante et que celle-ci déborde les sujets et les objets chantés. Partant d'une situation factuelle bien circonscrite, les métaphores tracent des cercles concentriques de plus en plus larges, un monde très vaste et différencié se dilate dans chaque chanson. Il faudrait écouter ces débordements où se mettent à chanter, à travers les pulsions libres de mots, de sons et d'images, souvenirs personnels et résidus de la mémoire collective, les presque rien, les détails glissant vers l'oubli. Les morceaux de Carl alignent de belles collections de ces signes échoués, blessés, amputés, ces fleurs séchées qui poussent dans le champ de l'oublié, vaste terrain vague qui entourent les grands événements, les faits de sociétés, les unes des médias. Réalistico-fantastique, ethno-surréaliste, sur des frontières qui interrogent les territoires de ce que l'on ressent. Où ramasse-t-il ces trophées à chanter ? Entre son corps et le paysage, à la jonction de ces marées qu'il regarde sur le rivage et de la mort dont les humeurs vont et viennent dans son corps. La violence, banalisée, s'inscrit profondément dans sa chair et son esprit, la frontière ne tient qu'à une mince peau écorchée. " Ce n'est pas mon bras qui dort/ C'est l'enfant mort/ Ce n'est pas moi qui transpire/ C'est un cadavre à ciel ouvert ". Simple citoyen qui vit dans sa chair les atrocités des faits divers, cauchemardeur éveillé, cultivant le lyrisme du marasme. Témoin au regard acculé, qui ne sait plus où poser les yeux, ni ce qu'il faut regarder, tout lui semble louche, piégé, à double sens, natures mortes à couteaux tirés. Et s'il cligne trop des yeux, " ses paupières s'effritent, tombent en poussière ". Yeux écarquillés, il chante l'horreur de sefaire manger par sa maison, assigné à une adresse et un rôle précis. En même temps, le personnage cultive les sentiments troubles, ambivalents, par exemple les relations avec les représentants de commerce du consumérisme, chiens new look du capitalisme. Ou encore, le plaisir qui consiste à gâcher son plaisir, " partir juste avant le feu d'artifice ou l'arrivée d'une fanfare ", partir alors en promenade où ressasser regrets éternels, blues à l'âme et vertige de prendre la tangente. Cette tendance à explorer le sombre évite la lourdeur par l'humour, l'énergie et le déséquilibre et, ici ou là, de délicieuses naïvetés. Enregistrer une machine désuète, laisser entendre la respiration des choses. Lesvers, parfois acerbes et virulents, ont, dans l'ensemble une belle élasticité, ils ont les " chevilles fragiles sur les galets tout ronds qui roulent/ Qui se bousculent pour voir le ciel/ Leurs bouffées d'air frais nous font perdre pied. " Il faut dire qu'ils sont faits de suc dont chaque goutte hésite " sur le plongeoir ", tremblante, entre devenir mot ou rejoindre le silence. (Pierre Hemptine - La Sélec)

Interprètes

Pistes

  • 1 Où poser des yeux
  • 2 Le chien
  • 3 Silence
  • 4 Mes amis
  • 5 Patiente pour défigurer
  • 6 J'enregistre le bruit de ta machine
  • 7 1000 visages ou une plage de sable
  • 8 Entre ses lèvres
  • 9 La pelouse
  • 10 Promenade
  • 11 La maison me mangera
  • 12 Caillou
  • 13 Dimanche