Après son éclatante « Poésie des usines », Romain pouvait-il mieux faire ? Non. Alors notre poil à gratter normand, un peu anar', un peu grouchomarxiste, a décidé de faire aussi bien. Et en variant les plaisirs. Il déploie une palette musicale recherchée mais accessible, du rock discoïde du troublant « J'veux qu'on aime » au conte électro « Cannibale ». Comme tous les agités, Romain montre une tendresse à fleur de peau, même quand il est très énervé. Mention spéciale à son excellente relecture de « C'est comme ça » des Rita Mitsouko, à la fois puissante et décontractée. Ses textes corrosifs et engagés font mouche, même si parfois sa mauvaise foi dessert son propos. Le dernier qui nous a énervé comme ça, c'était Renaud. Ce n'est pas une mauvaise comparaison. Ses coups de gueule sont salutaires et même quand il nous agace, on ne peut s'empêcher de l'aimer. Et sur scène ? Il est toujours génial. Foncez ! (Eric Nahon)