Compte Search Menu

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies permettant d’améliorer le contenu de notre site, la réalisation de statistiques de visites, le choix de vos préférences et/ou la gestion de votre compte utilisateur. En savoir plus

Accepter
 

Disponibilité et classement

ou
{{ media.unnormalized_title })

J'AI HORREUR DE L'AMOUR
Bertrand BETSCH

  • Ref. NB2740
  • MICROCULTURES, 2022.

"Vivre, eh oh, ça va bien cinq minutes ! J'ai pas demandé à naître. Je passerais bien par la fenêtre." Dans l'emblématique "Tout Doit Disparaître", Bertrand Betsch clame son désamour d'une existence à laquelle il s'accroche pourtant avec la poésie et la grâce de ceux qui n'ont plus rien à attendre. La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie, comme le chantait quelqu'un d'illustre avant lui.

Après un récent triptyque d'albums (La Vie Apprivoisée, Tout Doux, La Traversée) qui laissaient entrevoir quelques notes de lumières et une forme d'apaisement dans la prose de Bertrand Betsch, désormais l'heure est grave. Définitivement grave. Cette fois, la mort est omniprésente. Pas de faux semblant. Pas d'échappatoire. Les parangons d'une virilité de façade se taillent les veines en douce. Eros et Thanatos n'ont jamais été aussi entremêlés ("Pourquoi le désir de mourir est-il plus fort que de jouir ?"). L'amour est une violence ("Aimer c'est violer"). La fin des temps est proche. Le seul sommeil qui apaise est celui de l'éternité. Et c'est, bien sûr, la mort qui gagne à la fin. Les derniers mots du disque, répétés comme un mini mantra sont, à ce titre, d'une éloquence tellement frontale qu'elle décontenance. Le chanteur ne laisse ici que peu de place à l'ambiguïté, qu'il sait pourtant cultiver d'ordinaire. Si la simple lecture du tracklist vous semble déjà chargée, mieux vaut passer votre chemin pour cette fois et ne pas poser le disque sur votre platine. Mais si vous franchissez le pas, si vous répondez présent à cette "invitation au suicide", comme la décrit le principal intéressé, il se peut que vous y entendiez autre chose. Il se peut que vous soyez séduit par les sirènes de ce désespoir mélodique ; il se peut que vous vous laissiez happer par la douceur langoureuse de cette mélancolie ; il se peut que vous vous laissiez emporter par la voix désenchantée mais enchanteresse d'un artiste en pleine possession de ses moyens. Il se peut même, ultime récompense, que vous saisissiez ça et là quelques notes de tendresse, au détour d'un piano, d'arrangements de cordes, d'un accord de guitare, quelques particules d'humour gris foncé, au détour d'un vers ou d'une intonation particulière. Il se peut que vous souriez alors en vous abandonnant à vous-même et en cédant au plaisir d'être triste. "Il serait temps que ça s'arrête. Tout doit disparaître." Et pourtant on en redemande, encore. Et encore.

Écouter les extraits

Interprètes

Pistes

  • 1 Tant tard
  • 2 Fontaine
  • 3 Tout doit disparaître
  • 4 L'aorte
  • 5 Détruire dit-elle
  • 6 La der des ders
  • 7 Ultraviolet
  • 8 En dessous
  • 9 Deadline