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Portrait

Peter Brötzmann

Peter Brötzmann

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Depuis l’album MACHINE GUN publié en 1967 nous savons, et pour cause d'avoir suivi au fil des concerts et productions audio où apparaît Peter Brötzmann que, à chaque fois, ça va nous « péter aux oreilles ». Il est un saxophoniste qui entretient depuis […]

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Depuis l’album MACHINE GUN publié en 1967 nous savons, et pour cause d'avoir suivi au fil des concerts et productions audio où apparaît Peter Brötzmann que, à chaque fois, ça va nous « péter aux oreilles ». Il est un saxophoniste qui entretient depuis plus de 40 années, avec une constance qui a de quoi interpeler, le souffle d’un jazz exacerbé et tonitruant. Free jazz bourru, improvisations épaisses, orchestrations criardes, au sein de grands ensembles, en duo avec batteur formule qu’il affectionne particulièrement ou en solo, nous sommes constamment avec sa musique dans une grammaire abrupte plus proche d'une expression aux aspérités vibrantes et dérangeantes que lisses et policées. Sur ce point émerge une analogie et rapport direct avec le courant de peinture dit « néo fauve » qui s'est profilé vers la fin des années 70 en Allemagne autour des peintres Georg Baselitz, Albert Oehlen, Georg Dokoupil, A.R. Penck et bien d'autres. Né en 1941 à Remscheid en Allemagne, il est à constater que Peter Brötzmann comme tous les peintres pré-cités, mais aussi ses compagnons musiciens des premières heures du label FMP Peter Kowald, Alexander Von Schlippenbach et d'autres encore, font partie de cette génération d'allemands devant assumer l'héritage du « lebensborn », cette génération d'après guerre montrée du doigt, mis au pilori, et reléguée au rancart du monde. Suivant cette observation et dans ces conditions, il n'est pas étonnant que face à un tel traumatisme la réaction serait faite de sanglots et de coulures, de colère et de « bad painting ». A travers ces formes d'expressions impulsives et rageuses, cet art sciemment dégénéré, en rupture, tel un organe de contestation se dressant contre les diktats nazis, il faut comprendre que cette musique pour peu qu'on y passe le temps nécessaire à en déceler les rouages est un formidable terrain libératoire. On ne rentre pas en effet dans la musique de Peter Brötzmann comme dans un bain chaud et confortable, pour penser à « autre chose ». L'expression ici bouscule et fait dérailler tout pré-requis. Musique dans l’énergie, très physique, ayant une fonction d’exutoire. On pourrait presque dire un retour à une forme de transe dont les sociétés modernes et industrialisées ont oublié l’effet et importance sociale. Non cantonnées à l’Allemagne seule soulignons que ces préoccupations sont bien internationales rejoint par un ensemble de musiciens du monde entier. Depuis l'album MACHINE GUN, Peter Brötzmann ne cessera de mitrailler le corps mou du fascisme ordinaire puant. Il sera en concert à Gand le 28 Avril 2011 avec sa formation « Chicago Tentet ». Rappelons que c’est un événement.

Bertrand Backeland

 

  1. PETER BRÖTZMANN OCTET “Machine Gun (Second Take)” 1967
  2. PETER BRÖTZMANN SEXTET “Nipples” 1969
  3. PETER BRÖTZMANN/HAN BENNINK “Schwarzwaldfahrt nr.9” 1977
  4. PETER BRÖTZMANN DIE LIKE A DOG QUARTET “n°4” 1993
  5. PETER BRÖTZMANN/MAHMOUD GANIA/HAMID DRAKE “part 1” 1996
  6. PETER BRÖTZMANN OCTET/TENTET “Foolish Infinity” 1997
  7. PETER BRÖTZMANN & MICHAEL ZERANG “Yalla Kholoud” 2005
  8. PETER BRÖTZMANN CHICAGO TENTET “Be Music, Night Part 2” 2005