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Portrait

Ensor, James

James Ensor

publié le par François Degimbe

James Ensor et la musique

 

 

3 James Ensor était un mélomane averti faisant intervenir couramment des éléments musicaux dans ses œuvres picturales. Alors qu’il ne lit ni n’écrit la musique, le peintre laisse à la postérité une série de compositions dans le style de la musique de salon à défaut de laisser traces des improvisations originales au piano et à l’harmonium qui ravirent et surprirent ses contemporains.

 

2 Né à Ostende en 1860 de père anglais et de mère flamande, il grandit dans la boutique de souvenirs de sa grand-mère, véritable caverne aux trésors où se côtoient coquillages, masques, objets saugrenus et chinoiseries diverses. L’aménagement de son appartement, converti aujourd’hui en musée, suggère ce que fut ce  cabinet de curiosités dans lequel trône l’harmonium du maître.Bruxelles l’accueille entre 1877 et 1880 pour y recevoir les conseils de Jean Portaels, directeur de l’ l’Académie de peinture. Ses premières compositions, faites de pâte épaisse et sombre sont des peintures à caractère réaliste et d’atmosphère psychologique. Ainsi la toile intitulée la Musique russe (1881) représente Willy Finch écoutant Anna Boch jouer du piano « deux peintres communiant dans la musique alors qu’un troisième immortalise ce moment ».

5 En 1883, Ensor participe à la création du groupe Les XX, cercle artistique d’avant-garde fondé à Bruxelles à l’initiative d’Octave Maus. Il y côtoie des peintres et graveurs (William Degouve de Nuncques, , Félicien Rops, Léon Spilliaert, Fernand Khnopff).

Ses thèmes favoris commencent à voir le jour dans sa peinture: les squelettes, les carnavals, les scènes de la vie du Christ, les masques. On peut s’en douter, les salons, les critiques et ses contemporains ne lui font pas bon accueil. Ce sont finalement des écrivains comme Maurice Maeterlinck et Émile Verhaeren qui vont comprendre son œuvre qui ne fut appréciée à sa juste valeur qu’après la Première Guerre mondiale.

 

5 En 1911, Ensor achève un ballet-pantomime dont il dessine et peint les costumes. La Gamme d’Amour est notée sur papier par les soins d’André Moucque et créée en 1913 à Ostende, sans chorégraphie ni décor mais avec une orchestration de Michel Brusselmans. L’œuvre fut représentée à part entière au KVO d’Anvers le 27 mars 1924 et édité en 1929 dans une édition spéciale pour piano, illustrée de lithos. L’enregistrement présenté ici permet d’entendre des extraits de ce ballet sous les doigts de la pianiste Suzanne De Neve.

Ce disque permet aussi d’entendre la Marche des Rotariens ostendais (1923) ainsi qu’une valse-caprice (c1930) qui nous plongent dans une ambiance de jovialité bon enfant.

 

Personnage supérieurement doué, James Ensor a également laissé un nombre impressionnant d’écrits au style pittoresque et truculent. Ce disque se termine par un précieux témoignage : James Ensor prononçant le Discours aux Masques loyaux et autres, allocution tenue à l’occasion du vernissage de la rétrospective de son œuvre qui s’est tenue au Palais des Beaux Arts de Bruxelles en 1929. Une belle illustration de la personnalité hors du commun de ce peintre génial.  

 

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Anne Genette