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Portrait

L'ombre de Conrad Schnitzler

L'ombre de Conrad Schnitzler

Conrad Schnitzler

publié le

Conrad Schnitzler, musicien allemand et figure essentielle de la scène musicale européenne, nous a quitté à l’âge de 74 ans le 4 août 2011. Durant sa longue carrière il a entre autres travaillé au sein des entités Eruption, Kluster et Tangerine Dream.

conrad schnitzler

Pour expliquer son parcours il est bon de rappeler à quel point Schnitzler avait ancré en lui le traumatisme généré par les bombardements alliés subis à Essen lorsqu’il était encore un jeune garçon vivant dans l’Allemagne de la seconde guerre mondiale. Marqué par cette expérience, il n’aura de cesse d’essayer de reproduire ces sons  qui le hantaient depuis cette période.

L'homme est avant tout un sculpteur, c'est sa formation d'origine, il fut l’élève du créateur d'art conceptualiste Joseph Beuys à l’académie de Düsseldorf, il retiendra de son enseignement la remise en cause des règles de base de la création. Ne se considérant pas comme un musicien, il mettra en pratique sur la plupart des projets auquel il participa, une approche radicale et hors-norme de la fabrication des sons. Fondateur dès 1967 avec Boris Schaak du Zodiak Club où de nombreux collectifs de la scène musicale allemande viendront se produire, des groupes comme Ash Ra Tempel, Amon Düül II ou Agitation Free y feront leurs premières apparitions scéniques. C’est à cette même époque qu’il intègre Kluster et Tangerine Dream. Sa rencontre avec Edgar Froese le conforte dans ses envies d’expérimenter et de dépasser les frontières conceptuelles. Cette forme de radicalité aura raison de la collaboration avec Froese qui refuse de quitter les inclinaisons résolument rock de ses différents projets.

balVers 1971 il va se tourner vers une forme d’improvisation totale avec l’aide d’instruments détournés de leur fonction première (piano et violoncelle enregistrés à travers les ondes d’un poste de radio), de bandes magnétiques passées au travers d'effets multiples, d’échos synchronisés ou de voix déformées, mais aussi profiter de l’apparition de nouveaux types de synthétiseurs aux programmations improbables (le Synthi A lancé par la firme EMS).

Sous son nom propre il va éditer des albums à la fois inspirés par la musique électroacoustique (Pierre Henry, Karlheinz Stockhausen) et par les premiers balbutiements de la scène électronique berlinoise. Il lance aussi l’idée de « concerts de cassettes » où il mélange différents sons sur diverses bandes magnétiques en tentant de les harmoniser pour les jouer ensuite de manière aléatoire (ou non) lors d’une performance qui a fortiori est à chaque fois différente.

trigDans les années 80 et 90, il continue de sortir un nombre conséquent d’œuvres publiées sur différents labels de différentes contrées sans jamais dévier de sa forme de pensée. Tout au long de sa carrière, Conrad Schnitzler aura été un artiste libre qui n’a jamais voulu suivre les règles imposées par l’industrie du disque et qui s’est donné un malin plaisir de toujours détourner toute les règles préétablies de la création musicale.

Son œuvre reste à (re)découvrir, rien chez lui ne fonctionne à la première écoute, sa musique n’est certes pas dénuée de complexité ou d’abstraction mais elle se laisse emmener là où nos sens sont prêts à s’engouffrer.

 

David Mennessier

 

 

Parcours musical en forme de première approche

 

  1. Eruption - Untitled 4
  2. Conrad Schnitzler - Frozen Bubbles
  3. Conrad Schnitzler - Ballet Statique
  4. Conrad Schnitzler - Trigger One Solo Rhythmics VI
  5. Conrad Schnitzler - Electrocon 11
  6. Conrad Schnitzler - Das Tier
  7. Conrad Schnitzler - Auf Dem Schwarzen Kanal
  8. Conrad Schnitzler & Gregor Schnitzler - Pro 3
  9. Kluster - Part One