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Women of the Wild West - Les femmes dans le western, de la prostituée à la cowgirl badass

cowgirl - western

femme, cinéma, jeu vidéo, pionnière, prostituée, western, cowgirl, Ouest américain, BiLA, littérature d'aventure

publié le par Anne-Sophie De Sutter

De 1969 à 2022, du cinéma classique au cinéma moderne ou post-moderne, de Marlene Dietrich à Natalie Portman en passant par Shirley MacLaine et Julie Christie, une sélection de dix films et deux jeux vidéo mettant en scène des femmes de western (prostituées, chanteuses de saloon ou pionnières chrétiennes, meneuses d’hommes ou vengeresses déterminées) devant la caméra des hommes, de John Ford aux frères Coen… et d’une seule réalisatrice, Kelly Reichardt.

Sommaire

John Ford : Stagecoach [La Chevauchée fantastique] (1939)

Si La Chevauchée fantastique a marqué les esprits, c’est pour la scène de l’attaque de la diligence par les Apaches, dans les superbes paysages de Monument Valley. Mais il y a bien plus dans ce western que ce moment clé de l’histoire, c’est aussi avant tout une chronique sociale sur la rencontre de personnages très différents, du bandit à la prostituée, du médecin ivrogne au banquier charmeur. Les deux femmes dans cette cohabitation forcée se démarquent : John Ford met en opposition une dame de la bonne société, pudibonde et coincée, et une prostituée au bon cœur. (ASDS)

King Vidor (et d’autres) : Duel in the Sun (1946)

Avant d’être pendu pour avoir tué sa femme indienne et son amant, Scott Chavez confie sa fille Pearl (Jennifer Jones) à son ancienne amie Laura Belle (Lilian Gish). La jeune métisse se heurte au racisme du vieux mari de Laura Belle mais plait tout de suite – malgré leurs caractères opposés – à ses deux fils, Jesse (Joseph Cotten) et Lewt (Gregory Peck). Culminant dans la scène paroxystique finale d’un duel d’amour et de haine, ce film-monstre à grand spectacle et au pathos flamboyant épuisa trois metteurs en scène pour concrétiser le rêve du producteur David O. Selznik qui entendait refaire le coup d’Autant en emporte le vent, cette fois avec son épouse dans le rôle principal. (PD)

Fritz Lang : Rancho Notorious [L’Ange des maudits] (1952)

Un jeune cowboy cherche à venger sa fiancée violée et tuée par un malfrat et parcourt l’Ouest sur les traces des mots « chuck-a-luck » que lui a soufflés à l’oreille un complice du meurtrier avant de mourir. Il finit par découvrir qu’il s’agit du nom d’un ranch tenu par l’aventurière et ex-chanteuse de saloon Altar Keane (Marlene Dietrich) et qui sert de refuge pour une belle brochette de bandits en fuite… Ponctué par une chanson-oracle qui, couplet après couplet, fait écho à l’histoire, le troisième western de Lang est un film non-naturaliste, flamboyant voire parfois kitsch, qui propose une belle variation sur les thèmes de l’amour et de la haine, et comment ils se côtoient, se mélangent ou se repoussent. (PD)

Samuel Fuller : Forty Guns [Quarante tueurs] (1957)

« C’est une femme qui chevauche, armée d’un fouet. Une femme que tous les hommes désirent. Mais aucun homme ne peut la dompter. C’est pourquoi on l’appelle La femme au fouet ». Comme un chœur antique, un cowboy chante Jessica Drummond (Barbara Stanwyck), riche propriétaire terrienne qui règne sur un Comté de l’Arizona avec la bande de quarante hors-la-loi qu’elle dirige d’une main de fer. Ou selon les mots de Fuller, « C’est une voleuse politique. (…) Comme un Roi a ses concubines, elle a ses concubins ». Forty Guns est un grand film sur la violence, les armes et le pardon, nourri à la fois d’un art lyrique de l’histoire contée et de saisissants morceaux de bravoure cinématographique. (PD)

Don Siegel : Two Mules for Sister Sara [Sierra torride] (1970)

Mexique, années 1860 - Soeur Sara (Shirley MacLaine) est sauvée par Hogan (Clint Eastwood) alors qu'elle se fait attaquer par trois malfrats. Il la prend sous son aile quand il se rend compte qu’elle a des informations importantes à propos de la garnison française dont il compte voler le trésor. Eastwood joue son rôle habituel de cowboy solitaire ; MacLaine est parfaite dans ce rôle de nonne bien plus ingénieuse et intrépide qu’il n’y paraît au premier abord. Un western sans doute moins flamboyant que d’autres mais très plaisant, réalisé par Don Siegel, avec une musique typique d’Ennio Morricone. (ASDS)

Robert Altman : McCabe & Mrs. Miller (1971)

Quand Constance Miller (Julie Christie) arrive dans une petite ville minière du nord-ouest américain en 1902, John McCabe (Warren Beatty) a déjà commencé tant bien que mal à installer son bordel. Femme d’affaires impitoyable, elle lui impose sa collaboration en échange de la moitié des bénéfices, arguant qu’elle a bien plus d’expérience que lui pour ouvrir une maison close. Si dans la première moitié du film, Mrs. Miller domine l’histoire, elle est malheureusement mise au second plan par la suite, perdant de son mordant et devenant trop sentimentale. (ASDS)

Sam Raimi : The Quick and the Dead [Mort ou vif] (1995)

Cowgirl avec une mission, Ellen (Sharon Stone) arrive pleine de rancune dans la petite ville de Redemption où elle compte participer au concours annuel de tir organisé par Herod (Gene Hackman), son ennemi depuis qu’il a tué son père. Les duels se succèdent, mettant en scène des personnages hauts en couleur, jusqu’à l’affrontement final. Sam Raimi, dont c’est le seul western, utilise les codes du genre et fait de nombreuses références à ses classiques, mais le renouvelle également avec des mouvements de caméra inédits et un certain côté gothique. Quant à Sharon Stone, elle interprète un personnage de femme forte, mais avec des failles. (ASDS)

Ethan & Joel Coen : True Grit [100 dollars pour un shérif] (2010)

Dans cette énième histoire de vengeance au sortir de la guerre de Sécession, une gamine têtue paie (et accompagne) un marshal porté sur l’alcoo, flanqué d’un Texas ranger un peu benêt, pour retrouver et abattre l’assassin de son père qui se cache dans une réserve indienne protégée. La fratrie Coen livre ici sa propre relecture respectueuse mais évidemment corrigée du western. Des paysages immenses et sauvages mais saisis par le gel et la brise hivernale. Et une bande de cowboys ni vaillants ni futés qui prennent moins de coups que de cuites, et que seuls l’humour et l’habituelle virtuosité discrète du duo de cinéastes préservent du pathétique. (YH)

Kelly Reichardt : Meek’s Cutoff [La dernière piste] (2010)

En 1845, trois familles de pionniers chrétiens se font guider sur la route de l'Oregon par Stephen Meek, un pisteur imbu de sa personne. Ils se perdent dans le désert et l'eau commence à manquer, quand les hommes capturent un indien Païute qui pourrait être leur seul espoir. Tandis que les hommes restent indécis, une des femmes se démarque, montrant un caractère déterminé et une personnalité bien plus forte que les mâles de l’équipée. Kelly Reichardt réalise ici un western différent et mystérieux aux superbes images ponctuées par les robes couleur pastel des trois femmes. (ASDS)

Gavin O'Connor : Jane Got A Gun (2015)

Mariée un à un hors-la-loi local, Jane Hammond traîne avec elle un fichu caractère. Lorsque Bill, son mari, meurt à ses pieds d’une volée de plombs – cadeau de ses ex-comparses avec lesquels il s’est fritté – Jane convoque son ex et prend les armes afin d’obtenir réparation ! Si ce western qui fait référence à un film de 1971 tente une approche féministe, il rate un peu le coche du brûlot par manque d’implication de son actrice principale (Natalie Portman), la malchance (péripéties en pagaille lors du tournage) et le manque d’idées. Reste une photographie magnifique et un Ewan McGregor en méchant teigneux comme on en rencontre rarement ! (YH)

JEUX VIDÉO

Rockstar : Red Dead Redemption 2 (2018)

Dans ce jeu d'action et d’aventures dans l'univers du Far West, le joueur incarne un membre d'une bande de hors-la-loi de l'Ouest américain en 1899. Les personnages secondaires féminins occupent des rôles variés, reflétant la diversité des expériences féminines à cette époque. Si le jeu peut être critiqué pour certains stéréotypes, il offre une galerie de portraits féminins qui défient les normes sociales en participant activement aux activités criminelles. Elles contribuent également aux interactions au sein du camp en apportant une touche d'empathie et de solidarité. (TM)

WolfEye studios : Weird West (2022)

Weird West est un jeu vidéo d'action et de stratégie qui se démarque par son mélange de genres, car il combine l'atmosphère du Far West avec des éléments de folklore, de magie noire et de surnaturel. Le joueur explore un monde ouvert en incarnant plusieurs personnages différents, chacun ayant ses propres capacités et histoires. Le premier chapitre vous met dans la peau d’une ancienne chasseuse de primes, Jane Bell, qui se retrouve plongée dans la vie après l'enlèvement de son mari et la destruction de sa ferme par un gang. L'esthétique du jeu associe des visuels réalistes et une direction artistique stylisée proche de la bande dessinée. (TM)


Une médiagraphie réalisée par Philippe Delvosalle, Anne-Sophie De Sutter, Yannick Hustache et Thierry Moutoy pour la BiLA, La Bibliothèque des littératures d'aventures à Beaufays.