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Stephen King au cinéma

Stephen King au cinéma

horreur, série télévisée, fiction, dystopie, thriller, fantastique, drame

publié le par Pierre Baps

Destinée à accompagner les activités « Café ciné » et « Le clap du mardi » au B3, cette médiagraphie consacrée à Stephen King propose une sélection commentée de films. En 1974, le maître de l'épouvante publie "Carrie", son premier roman, qui sera adapté au cinéma en 1976. Depuis lors, le prolifique auteur a vu à maintes reprises ses ouvrages transposés au cinéma et à la télévision, parfois par de grands réalisateurs (De Palma, Kubrick, Darabont...), d'autres adaptations se révélant de piètre qualité. Nous verrons que, bien plus que de simples récits d'horreur, la plupart de ses œuvres abordent des sujets sociétaux importants et dressent un portrait sans complaisance des États-Unis d'hier et d'aujourd'hui.

Sommaire

Brian De Palma : Carrie (1976)

En adaptant le premier roman de Stephen King, Carrie, Brian De Palma oppose, à cette transposition meurtrière de Cendrillon, une hypersexualisation voyeuriste qui, dès la première scène, donne le ton. Le sang est le maître-mot qui ouvre et clôture le film, celui des menstruations comme de l’émancipation féminine face au fanatisme religieux, à un monde de jalousie cruelle, mais il est aussi celui de la vengeance… Ici, pas de fée marraine, mais un pouvoir magique, la télékinésie, qui s’opère par le regard, celui de Carrie que De Palma filme tel Hitchcock. Viennent s’ajouter une modernité des cadrages, l’utilisation de jump cut et de split screen pour faire de ce film une œuvre novatrice du genre. (JJG)

Andrés Muschietti : It (2017) et It chapitre 2 (2019)

Divisée en deux chapitres, It narre, à 27 ans d’intervalle, la lutte d’une bande de gamins - devenus adultes dans la seconde partie - contre une entité maléfique et prédatrice tapie sous leur ville de Derry (Maine), prenant souvent la forme d’un clown (du nom de Pennywise). Entre récit de sociabilisation où ce « club des ratés » apprend à vaincre ses peurs et à faire un, et un monde d’adultes indifférents feignant d’ignorer le mal qui ronge leur cité (et le nourrissant peut-être ?), dans un dispositif filmique qui associe chaque apparition de « It » à la mise en images des pires terreurs enfouies en chacun d’eux. (YH)

John Carpenter : Christine (1983)

Comme Carrie, Christine rejoint la thématique du vilain petit canard passant à l’âge adulte. Plus qu’un thriller fantastique, Carpenter utilise le scénario pour mettre au premier plan de sa narration les rapports humains face à l’altérité que représente cette Christine, voiture monstrueuse qui fait ressortir toute la violence exacerbée et la noirceur des personnes qu’elle croise. Ainsi, Arni, ado complexé et souffre-douleur, est envoûté, dès sa première rencontre, par cette carcasse abandonnée. Plus il lui redonne vie, plus il s’éloigne de l’humain pour devenir un être au cœur exsangue qui ne fait plus qu’un avec cette machine qui le domine. D’une esthétique parfaite et d’une maîtrise subtile, John Carpenter signe, ici, un film culte indémodable. (JJG)

David Cronenberg : Dead Zone (1983)

Johnny Smith (Christopher Walken) se réveille après 5 années de coma doté d’un don de voyance. Il peut être confronté au passé ou au futur d’une personne en étant simplement en contact avec elle. Victime de cette situation douloureuse et paranormale, il mène malgré lui une nouvelle vie et tente de trouver un sens à tout cela. Jusqu’au jour où il rencontre un candidat à l’élection présidentielle. Difficile de ne pas éprouver des similitudes entre certains hommes politiques quand on visionne Dead Zone aujourd’hui. Les ressemblances sont assez effrayantes par moment. Pourvu que cela reste de la fiction… (StS)

Taylor Hackford : Dolores Claiborne (1995)

Polar noir à la tension constante, Dolores Claiborne est un contrepoint à bon nombre d’adaptations de Stephen King. Ici, pas de fantastique ni d’hémoglobine, mais une mécanique psychologique implacable qui oblige le spectateur à rechercher la vérité. Selena, journaliste new-yorkaise, revient dans le Maine pour rejoindre sa mère suspectée du meurtre de son ancienne patronne. D’une puissance émotionnelle rare, les va-et-vient entre la réalité et les remémorations démontrent que la culpabilité tient plus du point de vue porté que d’une objectivité tangible. A noter l’interprétation intense d’une Kathy Bates plus obscure que jamais. (JJG)

Stephen King : Maximum Overdrive (1986)

« Successful » en pleine crise d’égo et de cocaïne, Stephen King réalise son propre film sous l’insistance du producteur Denis De Lorentiis. Même si les adaptations de Shining, Dead Zone ou Christine sont des films qui ont marqué, dès leur sortie, l’histoire du cinéma de genre, King n’est pas convaincu. Il pense faire mieux, mais il n’est ni Kubrick, ni Carpenter. Sur une compile d’AC/DC, cette rébellion des machines, à l’intrigue transparente, accumule les clichés comme les dialogues douteux. Le film est devenu un parfait nanar pour soirée entre potes, un grand moment pathétique d’humour involontaire à la mise en scène improbable. A voir pour le fun ! (JJG)

Frank Darabont : The Mist (2007)

Une petite bourgade du Maine est submergée par une brume surnaturelle abritant en son sein de bien menaçantes créatures. Un groupe hétéroclite d’habitants locaux se retrouvent acculés dans un supermarché, et tentent de s’organiser et de survivre. Cette adaptation « libre » de Brume (les fins diffèrent) par Frank Darabont porte davantage son regard sur la fragilité des communautés humaines en temps de crise que dans l’illustration d’un bestiaire fantastique neuf. Un thème majeur de la série The Walking Dead dont il réalise le pilote, conservant au passage une partie du casting de The Mist. (YH)

Rob Reiner : Misery (1990)

Un écrivain populaire est victime d’un accident de roulage dans un coin isolé du Colorado recouvert d’un épais manteau neigeux. Il est sauvé et soigné par une ancienne infirmière, inconditionnelle de son œuvre. Or, Annie est choquée à l’idée que l’auteur ait décidé de faire mourir son personnage de Misery et oblige ce dernier à réécrire une suite plus heureuse à sa saga littéraire. S’ensuit une lutte pour la survie entre un artiste captif et physiquement diminué et une aficionada prête à toutes les extrémités pour que vive son héroïne de papier ! Bien avant les réseaux sociaux, la « fan mania » façon Stephen King. (YH)

Jason Bateman/Andrew Bernstein : The Outsider-1 (2020)

Une enquête anormale attend le détective Anderson lorsque l’abominable meurtre d’un enfant a lieu dans sa juridiction. Car le coupable, malgré son ADN trouvé sur le corps de la victime, prouve avec un alibi en béton qu’il se trouvait à plusieurs centaines de km de la scène du crime le jour du drame. Son pragmatisme en prend un coup et il fait appel à une enquêtrice aux manières peu conventionnelles pour trouver l’assassin. Être humain ou monstre ? Seule certitude : l’horreur surgira de partout. Mini-série qui nous fait de nouveau entrer dans le monde glauque et fantastique du maître Stephen King. (StS)

Paul Michael Glaser : Running Man (1987)

Adaptation très libre du roman d’anticipation de Stephen King, écrit sous le pseudo de Richard Bachman. Après avoir refusé de tuer des innocents, le policier Ben Richards est emprisonné pour ensuite être enrôlé malgré lui dans un jeu télévisé, « The Running Man », divertissement qui consiste à survivre en ayant des tueurs à ses trousses, dans le décor d’une société décadente. Attraction qui fait apparemment du bien à une population au fond du gouffre, totalement conditionnée à la violence et la banalisation de l’élimination de candidats. Ce tableau rappelle étrangement les émissions télévisées actuelles. (StS)

Stanley Kubrick : The Shining (1980)

La lente plongée vers la folie d’un écrivain passé gardien d’hôtel en saison morte et le regard à jamais halluciné d’un Jack Nicholson à l’acmé de son jeu grimaçant. Si le réalisateur a posé une pierre d’angle dans le cinéma fantastique avec ce film malmené par la critique à sa sortie, Kubrick a pris (sur un scénario de Diane Johnson) de telles distances vis-à-vis du livre (Shining, l'enfant lumière paru en 1977) que Stephen King parla de trahison et coproduira en 1997 une nouvelle adaptation pour la télévision. Quant à Shining (le film), ses zones d’ombre et éléments sans réponses continuent d’alimenter les spéculations explicatives les plus extravagantes. (YH)

Mary Lambert : Simetierre (1990)

Le couple Creed emménage avec leurs deux enfants et leur chat dans le Maine le long d'une route fort fréquentée par d'énormes camions. Leur nouvelle maison se situe près d'un cimetière pour animaux ("Simetierre" lit-on à l'entrée sur une pancarte écrite par des enfants), lui-même jouxtant des terres indiennes sacrées.
Lorsqu'un terrible accident arrive à son jeune fils, le père de famille, médecin, prend une décision aux conséquences irréparables. Ce faisant, il va déclencher un engrenage infernal et réveiller des forces maléfiques.
Scénarisée par Stephen King, cette adaptation bénéficie d'effets gore assez réussis. (PB)

Une médiagraphie réalisée par Pierre Baps, Jean-Jacques Goffinon, Yannick Hustache et Stanis Starzinski.