En ce qui concerne le traitement de la matière sonore, de nombreuses tendances coexistent. Certains artistes ont opté pour la retranscription plus ou moins fidèle de ce qui se présentait à eux, donnant  ainsi naissance à de la musique pittoresque. A l’autre extrémité, figure une interprétation teintée d’émotion et de subjectivité qui rend compte de ce que le créateur vit face à la nature au sens large.

Et pour les exemples, tout fait farine au bon moulin : phénomènes météorologiques, faune et flore, éléments, paysage et saisons, etc.

Orage: Vivaldi

Je vous ai fait grâce de la Sixième Symphonie de Beethoven sous-titrée La Pastorale et de sa description d’une fête paysanne interrompue par un orage pour préférer l’orage de Vivaldi dans ses Quatre Saisons: 

A comparer avec le modèle :

Eau: Debussy, Liszt, Ravel, Dun

Parmi les éléments, l’eau tient une place de choix dans l’imaginaire des compositeurs. En musique, on la rencontre sous toutes ses formes :

- la pluie (merci Claude Debussy) : 

- et l'eau qui coule chez Liszt et Ravel:

Bruit original:

« L’eau, c’est la vie », c’est bien connu n’en déplaise à ceux qui ne jurent que par le vin ou la bière. Néanmoins, l’oreille fait la différence et je ne suis pas sûre qu’un tambour d’eau produise le même son avec du vin.

Tan Dun : Water Concerto :

Mer: Wagner, Vaughan Williams, Elgar

Pour rester dans le même ordre d’idée, une source d’inspiration inépuisable, c’est la mer. Celle évoquée par Debussy (encore lui) est trop connue. Je vous l’épargne pour vous soumettre d’autres évocations tout aussi parlantes.

Modèle original :

Les imitations :

Ouverture du Vaisseau fantôme de Richard Wagner

A Sea Symphony de Ralph Vaughan-Williams

Sea pictures d’Edward Elgar

Ah, ce roulis ! ces vagues déferlant sur le rivage…

Mal de mer assuré !

Astres: Holst, Debussy

Quittons la terre pour voir grand ! Oui, le soleil, la lune, les planètes ont aussi inspiré les musiciens. Parmi les plus connus, je ne résiste pas au plaisir de citer Gustav Holst et toute sa panoplie de luminaires.

Pour faire court, je ne m’intéresserai qu’à la lune chez Debussy (encore lui)

Une mélodie

plusieurs pièces pour piano :

Debussy a abondamment puisé son inspiration à des sources naturelles. Son œuvre à elle seule pourrait remplir bien d’autres playlists sur le même sujet.

Oiseaux: Daquin, Saint-Saëns, Rameau, et d'autres...

Mais passons à la « poule aux œufs d’or » pour les créateurs-copieurs: les oiseaux.

J’ai limité les interventions du coucou, oiseau si facile à imiter, grande source d’inspiration toutes époques confondues pour laisser la parole à d’autres volatiles bavards.

Le Coucou gris

La version de Louis-Claude Daquin :

La version de Camille Saint-Saëns :

Deux ténors de la basse-cour se taillent une place de choix dans le monde musical. Il s’agit de la poule et du dindon. Qui l’aurait cru !

Le modèle :

Les copies :

Jean Philippe Rameau

Josef Haydn

Le dindon: Le modèle:

Autres copies :

Emmanuel Chabrier

Edmond Audran 

D’autres oiseaux ?

Le Cygne de Saint-Saëns, le Merle noir d’Olivier Messiaen, le Rossignol en amour de Couperin, la Pie voleuse de Rossini, le Coq d’or de Rimski-Korsakov,  the Lark ascending de Vaughan Williams, the Curlew de Warlock, etc.

Je ne vais pas tous les citer mais que tous soient remercié.

Mention spéciale pour L’Oiseau de feu d' Igor Stravinsky qui, à lui seul, accapare deux thèmes.

Feu: Stravinsky, Ravel, Falla

Maurice Ravel, l'air du feu de l'opéra "L'enfant et les sortilèges":

Et pour finir en beauté, je laisse Manuel de Falla « mettre le feu »….