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L'immigration : de la peur à l'apport | Médiagraphie (fictions et musiques)

Immigration PAC
En partenariat avec Promotion & Culture et PAC Liège, PointCulture se penche sur la thématique migratoire et plus précisément sur le regard que nous portons sur les réfugié.es et les sans-papiers souvent laissés dans l’anonymat. Cette médiagraphie propose des approches trop peu présentes à la une des journaux ou dans les discours politiques et pose des questions telles que : qui sont ces personnes ? Quel est leur parcours ? L’immigration est-elle un danger ? Quelles sont les causes de l’immigration ? Mon opinion est-elle influencée ? Et quelles politiques peuvent être mises en œuvre en Belgique et en Europe ? Une sélection où les médias aident à déconstruire les stéréotypes.

Paul Meyer : Déjà s’envole la fleur maigre (1960)

À l’origine, ce film devait répondre à une commande du ministère de l’Instruction publique qui voulait donner une image positive de l’intégration migratoire des Italiens venus travailler dans les mines. Mais après quelques semaines passées dans le Borinage à côtoyer la misère ambiante, Paul Meyer détournera cet outil de propagande pour lui assigner une fonction plus sociale et plus humaine. Sorti peu de temps après la grande grève qui toucha durement le Borinage, le film ne sera projeté que brièvement sur les écrans, retiré de l’affiche par les pouvoirs publics qui voyaient d’un mauvais œil ce qu’ils interprétaient comme un possible outil d’agitation des foules. (MA)

Leyla Bouzid : Une histoire d’amour et de désir (2021)

Issu d’une famille d’émigrés algériens, Ahmed quitte la banlieue parisienne où il est né pour suivre des cours de littérature à la Sorbonne. Il y rencontre Farah, étudiante venue de Tunisie, bien plus émancipée que lui. Elle lui fait découvrir la culture et la langue arabe en lui lisant des poèmes érotiques. Second long-métrage d’une cinéaste d’origine tunisienne, ce récit d’apprentissage bouleverse de nombreux stéréotypes, notamment celui de la sexualité masculine, tant dans la culture arabe que dans la société française. (CDP)

Alice Diop : Saint Omer (2022)

Le public venu assister au procès de Laurence Coly, coupable d’infanticide, n’en revient pas d’entendre l’accusée s’exprimer dans un français châtié. Est-ce en raison de son crime ou parce qu’elle a la peau noire ? En répondant avec une si grande intelligence aux questions de la juge, cette femme, étudiante en philosophie et Africaine, met à mal l’impensé raciste qui plane sur la salle. Comment peut-on en arriver à tuer son propre enfant ? A défaut de pouvoir répondre à cette question, le procès reconstitue, dans le parcours de l’immigrée, une suite de défaites qui l’ont progressivement dépossédée d’elle-même. (CDP)

Philippe Faucon : Fatima (2015)

Comme de nombreuses femmes fraîchement immigrées, Fatima fait des ménages. Ce qu’elle gagne à la sueur de son front suffit tout juste à payer le loyer du minuscule appartement où elle loge avec ses deux filles. Taraudée par la gêne de ne pas parler le français suffisamment bien, Fatima écrit en arabe. Ainsi, à défaut qu’on la regarde, elle observe. Son journal intime dit tout ce qu’une personne privée d’instruction peut saisir de son environnement. Car Fatima n’est pas dupe. Elle voit bien que la dépendance est du côté des riches. Dans tout ce qu’elle fait seule, il leur faut de l’aide, son aide à elle. (CDP)

Abdellatif Kechiche : La Graine et le mulet (2007)

Cuisiné en famille, avec la pêche du jour, servi sur un vieux bateau, voilà comment Slimane rêve son couscous. Ce plat sera la vedette du restaurant qu’il ouvrira à Sète, sa ville d’accueil depuis plus de trente-cinq ans. Pour cela, il peut compter sur l’aide de sa belle-fille, Rym. C’est que Slimane représente ce que la condition d’immigré a de plus obscur et de plus désespérant : celle d’un hôte indésirable dont on se débarrasse aux premiers signes de fatigue. Rym c’est tout son contraire : visage de la génération suivante, intrépide et fière, ses origines tunisiennes sont une force de renouvellement face à l’establishment local dépourvu de vision. (CDP)

Aki Kaurismäki : Le Havre (2011) – VH0557

Ou les aventures d’un cireur de chaussures contre l’indifférence humaine et la mécanique aveugle d’un État de droit occidental.
Fidèle aux éléments qui caractérisent son cinéma, tels que l’absurdité des personnages et une esthétique remarquable, Aki Kaurismäki sait aborder un sujet sensible comme l’immigration en rendant à ses intervenants leur dignité.
Ici le réfugié n’est pas représenté sous les traits de la misère et de la souffrance. Au contraire le film présente des êtres humains qui cherchent une solution à leurs problèmes sans pour autant minimiser la gravité de la situation. (HG)

Olivier Masset-Depasse : Illégal (2010)

Film « caméra sur épaule », Illégal tente de traduire le quotidien d’une mère de famille russe vivant clandestinement en Belgique dans l’univers des centres de rétention et face aux menaces d’expulsions.
Les bonus du DVD comprennent On bosse ici, on vit ici, on reste ici présenté par le Collectif des cinéastes pour les sans-papiers. Ce court-métrage de 3 minutes donne la parole aux travailleurs sans-papiers et informe de leurs conditions : un travail dur payé une misère et mal protégé, souvent pour des employeurs qui profitent de leurs situations. (HG)

Eric Bibb : Migration Blues (2017)

Sur le bien nommé Migration Blues, le bluesman américain Eric Bibb s’est intéressé à la question des migrations. Le chanteur et guitariste, se considérant lui-même comme un citoyen du monde, nous fait prendre conscience qu’au regard de l’histoire, nous sommes tous en quelque sorte les descendants d’ancêtres émigrés. Il compare aussi la situation actuelle à celle de l’esclavage et de la ségrégation. L'album, enregistré en compagnie de deux musiciens talentueux (J.J. Milteau et Michael Jerome Browne), comprend quinze morceaux dont deux reprises (« Masters Of War » de Bob Dylan et « This Land Is Your Land » de Woodie Guthrie). (PB)

Sanacore : E la partenza (2015)

Sanacore (« qui soigne les cœurs », en dialecte napolitain) est né de la rencontre de quatre chanteuses voulant proposer une interprétation originale et contemporaine des chants populaires italiens. Composé de seize chansons a cappella, E la partenza est leur quatrième album. Plusieurs titres parlent de migrations – la péninsule italienne a en effet été tant une terre de refuge qu'un réservoir de main-d’œuvre pour d’autres pays. Le quatuor évoque également la multiplicité des communautés et des langues qui en découlent.
Livret en français et anglais, avec les paroles. (PB)

Yes we can – Songs about leaving Africa (2010)

Cette compilation rassemble des chansons d’artistes originaires de différents pays africains (Sénégal, Côte d'Ivoire, Somalie, Nigeria, Cap-Vert...). La thématique principale est interpellante: pourquoi choisir de quitter l’Afrique pour rejoindre une Europe ou des États-Unis idéalisés, parfois au prix de sa vie ? Les problèmes et les dangers liés sont abordés (corruption des dirigeants, mariages arrangés, bateaux surpeuplés...), ainsi que les espoirs déçus poussant à tout abandonner pour une vie soi-disant meilleure. Les textes sont souvent scandés en mode rap, hip-hop ou slam sur des rythmes locaux. (PB)

Refugees for refugees : Amerli (2016)

La salle de concerts et association bruxelloise Muziekpublique a rassemblé des musiciens/chanteurs réfugiés en Belgique et a soutenu la création du groupe Refugees for refugees. Sur ce premier album se mêlent et se rencontrent des mélodies et des rythmes originaires d'Irak, du Pakistan, de Syrie, d'Afghanistan et du Tibet. Il est à noter qu'après la parution de deux albums et plus d’une centaine de concerts en Belgique et à l’étranger, le groupe a opté pour un nom moins stigmatisant et s'appelle désormais Refa. Ils veulent ainsi qu'on s'intéresse davantage à leur musique qu'à leur statut. (PB)

Blindnote : Blindnote (2010)

Ce disque est né suite au projet Blindnote, initié par Muziekpublique au profit de l'ONG Lumière pour le monde, dont l’objectif est d’offrir des solutions médicales aux enfants africains atteints de cécité. Il rassemble des musiciens/chanteurs de différentes nationalités vivant en Belgique, originaires du Sénégal, de Madagascar, d’Arménie, de Turquie, du Mexique et de Belgique. Ces artistes jouaient sur scène d'une trentaine d'instruments, les yeux bandés, une musique aux influences diverses, créant un spectacle mettant en avant les sensations auditives.
Lorsque la Belgique se montre aussi terre d’accueil. (PB)

Qantara. Musique festive marocaine de Bruxelles (2005)

Ce disque présente des groupes musicaux bruxellois, soit des musiciens d'origine marocaine comme Tarwa ‘n Chikh Mohand qui jouent quasi exclusivement lors de mariages, soit des personnes réunies dans un groupe par un Belge, plutôt dans une idée de projet d'intégration. On retrouve notamment Luc Mishalle qui est derrière les fanfares Fanfarrah et Al-Harmoniah. Ces groupes et fanfares jouent une musique gnawa, chaabi (-funk), et berbère dominée par les percussions. Livret en français et anglais. (ASDS)

Taberna Mylænsis : Semu Tutti Emigranti (2015)

Depuis 1975 Taberna Mylænsis exploite la musique sicilienne à travers des chansons contestataires en soulignant l’influence des multiples cultures qui ont enrichi cette tradition insulaire.
En 2015, ils sortent cet album qui raconte l’histoire de Mohammed le Tunisien qui a failli mourir en traversant la Méditerranée sur un bateau de fortune. (HG)

Cette médiagraphie en deux parties a été conçue pour accompagner l'exposition proposée par Promotion & Culture et PAC Liège au PointCulture Liège.

La première partie a été réalisée par Michaël Avenia, Pierre Baps, Catherine De Poortere, Henri Gonay et Anne-Sophie De Sutter.

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