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Playlist

16 albums en français qui nous ont marqué en 2017

16albums

publié le par Guillaume Duthoit

(Re-)découvrez les seize albums francophones qui nous ont le plus marqué cette année !

1. Midget ! : «  Ferme tes jolis cieux » (Objet Disque, novembre 2017)

Ne tournons pas autour du pot ! Ce troisième album du duo composé de Claire Vailler (Transbluency) et Mocke (Holden, Arlt) est un pur chef d’œuvre qui amène la chanson là où on ne l'attend pas. Une musique 'célestueuse', des textes pesés, profonds et subtils, un chant d'oiselle qui fleure la peau, des guitares qui peignent des plaines de nature envoûtantes, des arrangements 'presque baroques' surprenants. Sans conteste, la pépite de l'année ! À écouter les yeux 'bandés' au beau milieu de soi ! (GD)

2. Albert Marcœur & le Quatuor Béla : « Si oui, oui. Sinon non » (Label Frères, mars 2017)

En 2013, Albert Marcœur et le Quatuor Béla se lancent dans une série de concerts avec un nouveau spectacle intitulé Si oui, oui. Sinon non commandité par les quatre musiciens virtuoses eux-mêmes. L’intégralité des nouveaux titres de ce spectacle figure aujourd’hui sur un disque éponyme sorti en mars 2017. À 69 ans, toujours inspiré, cet anticonformiste acharné n’a rien perdu de sa perspicacité et de sa capacité à mettre le doigt dans les rouages absurdes d’un monde bien trop formaté à son goût. Ses chansons ‘autistes’ dévoilent un artiste dont la sensibilité se heurte sans cesse à la bêtise désespérante de ce monde de fous. Heureusement – et c’est ce qui fait la force de son œuvre –, sa profonde amertume, il l’exprime avec un humour ironique et une poésie qui n’appartiennent qu’à lui. Du grand art, des chansons hors du temps ! (GD)

3. Babx : « Ascensions »(Bisonbison, mai 2017)

Cinquième album pour Babx. Neufs perles qui flirtent avec un free jazz sobre, lancinant et élégant. On est subjugué par la force des trois ballades chantées ici en hommage à Omaya Al-Jbara. Et, si ces chansons intimistes  sont d’une tristesse inouïe, elles célèbrent malgré tout la vie. Un travail d'orfèvre qui part d'une interprétation piano-voix toute en apesanteur magnifié par l'apport indéniable de pointures du jazz comme Archie Shepp et le français Thomas de Pourquery et son groupe Supersonic. (GD)

4. Loïc Lantoine & The Very Big Experimental Toubifri Orchestra : « Nous » (Irfan, le label,Octobre 2017)

Loïc Lantoine revient avec un tout grand album. Il collabore cette fois-ci avec le Very Big Experimental Toubifri Orchestra qui donne sa couleur à l'album : de la chanson (plus souvent chantée que par le passé) portée par une musique fanfare jazz tantôt composée (avec une grande influence des musiques de cirque), tantôt free ! Une réussite totale avec des passages de musique répétitive qui font penser à certains titres de l'album "Illinois" de Sufjan Stevens. Côté texte, on retrouve avec grand plaisir la plume acerbe et malgré tout pleine d'espoir du chanteur à la voix de diable des roches. (GD)


5. Thomas Fersen : « Un coup de queue de vache » (Bucéphale, janvier 2017)

Ce nouvel opus du plus grand conteur de la chanson actuelle est une merveille. Les arrangements pour quatuor à cordes et autres instruments à cordes pincées (banjo, mandoline....) sont signés Joseph Racaille et sont tout simplement beaux et audacieux. Après dix albums de chansons originales, Fersen réussit encore à nous émerveiller au travers de fables pleines de noms d'animaux (de la ferme et de la campagne ici). Trois coups de cœur : "Un coup de queue de vache", "Tu n'as pas les oreillons" et surtout "Un lièvre". (GD)


6. Superbravo : « L’angle vivant » (Zamora Label, mai 2017)

Voici maintenant le projet d’Armelle Pioline, l’autre moitié du groupe Holden. Après un album en anglais, la demoiselle qui se faisait déjà appeler SuperBravo a choisi de se produire en trio avec la chanteuse Julie Gasnier et le guitariste Michel Peteau. L’angle vivant est leur premier album entièrement chanté en français. Des chansons pop folk pleines de douceur liquide et de brume qui fouillent le cœur des hommes au travers de textes futés un brin surréalistes. Les polyphonies sont vraiment prenantes et l’univers qui se dégage de cet album est absolument magique ! (GD)

7. Philippe Crab & AntoineLoyer : « Chansons fraternelles » (Le Saule, mai 2017)

Tout ce qui naît au sein du (label Le) Saule ne cesse de nous surprendre. Voilà maintenant que deux branches frères qui poussaient solo en se tordant joliment se sont rencontrées, entrelacées pour nous offrir une vingtaine de surgeons sublimes au pied de l’arbre. Mais autant le dire de suite ! Il faut ouvrir grand les oreilles et les planter profondément dans le sol pour goûter aux racines grasses et gracieuses de ces chansons pétries ces cinq dernières années par Phillippe Crab et notre compatriote Antoine Loyer. (GD)

Pour écouter un extrait : http://souterraine.biz/track/joseph-2.

8. Nicolas Jules : « Crève-silence » (Out post, avril 2017)

On a connu Nicolas Jules plus festif, nettement moins sombre. Et pourtant, Crève-silence est sans aucun doute son meilleur album. Un travail d’orfèvre qui bénéficie d’une production impeccable. La voix grave de notre héros se mêle à des riffs de guitare trippants appuyés par une batterie lourde, presque dark. Le phrasé est bizarrement haché comme le cœur d’un homme qui tente de rester debout suite à une rupture. Nicolas ne fait ici que chanter son désespoir mais il le fait merveilleusement, au travers d’images fortes, avec tout son talent de poète. (GD)


9. François Puyalto : « Le nom des animaux » (Le Furieux, novembre 2017)

Parmi les jeunes talents qui nous viennent de France, François Puyalto est pour sûr notre coup de cœur. Certains l’on vu aux côtés d’Emily Loizeau en tant que bassiste. Ici, on découvre le chanteur ! Une voix unique qui sonne d’emblée comme un trait de caractère. Une interprétation à la fois travaillée et imprécise, tout comme la musique d’ailleurs. Un jeu de basse très inspiré,  des textes surprenants où il est question d’animaux, de nature et d’escapades qui montrent un François Puyalto maître de son affaire qui sait aussi laisser de la place à l’imperfection. Un album classe et rugueux qui finit par se rendre indispensable au fil des écoutes. Une superbe pochette aussi illustrée par Matthias Lehmann. (GD)


10. Ottilie [B] :« Passage » (In/Ex, avril 2017)

Après un premier album hautement érotique (Histoire d'O2), Ottilie [B] revient avec ce nouvel album qui brasse plus large. La jeune femme aux origines métissées (kabyle, mongole et italienne) nous entraine une fois de plus hors des sentiers battus entre musique électronique, slam, rythmes tribaux, transe, chants traditionnels, jazz et world music. Bidouilleuse dans l'âme, Ottile [B] joue autant avec les mots qu'avec les sons qu'elle découpe, sample, colle et superpose à souhait. Les textes, inspirés de ses rencontres et de ses voyages en Laponie, à la Réunion et en Mongolie, nous emmènent dans un  imaginaire métaphorique où l'on côtoie la mort, des têtes coupées, un Dieu qui vomit les tièdes, des nouveaux ancêtres, les enfers ou encore une femme de passage. Une expérience unique à vivre sans plus attendre. (CL et GD)


11. Forever Pavot : « La pantoufle » (Born Bad Records, novembre 2017)

Derrière ce nom qui fleure bon la fin des sixties, se cache le multiinstrumentiste Émile Sorin ! On pense d'emblée à Jean-Claude Vannier, François de Roubaix et David Axelrod à l'écoute de ces pépites pop orchestrales qui groovent à mort ! Alors, c'est vrai, Émile ne chante pas très bien mais il incarne à la perfection les personnages de ses délires. Du côté des textes et de l'interprétation, on pense aussi au Albert Marcœur des premières heures. Au travers d'une musique vintage bourrée de références, Émile Sorin arrive malgré tout à prouver qu'il fait œuvre originale et personnelle. À découvrir ! (GD)

https://www.youtube.com/watch?v=U1JDBKvPvMI

12. Calypso Valois : « Cannibale » (Pias, octobre 2017)

https://www.pointculture.be/mediatheque/recherche/avancee?intervenant=&titre=&morceau=&descripteur=&label=&ref=NV0641&collection=&location=

Fille d'Elli Medeiros et de Jacno, Calypso Valois a souffert des inévitables comparaisons ! Pourtant, son premier album n'a rien a envié aux travaux de ses parents. Contrairement aux enfants de Catherine Ringer et de Fred Chichin par exemple, elle ne fait pas dans l'imitation. Calypso possède un univers bien à elle inspiré des musiques de film d'épouvante des années septante et de la pop gainsbourgienne. On pense souvent à Birkin et à Adjani. Ses chansons sont vraiment bien écrites. Et si les mélodies sont sophistiquées, elles s'installent vite dans nos oreilles sans jamais devenir agaçantes. Les arrangements très 'années 80' dégagent un parfum rappelant aussi les décennies précédentes. Un premier album qui a su nous 'apprivoiser' et qui laisse envisager le meilleur pour le futur. (GD)


13. Catherine Leduc : « Un bras de distance avec le soleil » (Grosse Boite, Mai 2017)

Deuxième album pour la montréalaise Catherine Leduc (Tricot Machine) qui nous entraine encore plus loin dans ses expériences sonores et textuelles pop et psychédéliques. On aime quand la voix tendre de Catherine se mêle à des effets puisés dans le chaudron des années 60 et 70. Des textes poignants qui osent aussi les images surréalistes. Un album qu'il faut creuser avec les tympans bien ouverts pour en découvrir toutes les substances. (GD)

14. Mon Doux Saigneur : «Mon Doux Saigneur» (Grosse Boîte, Septembre 2017)

Le chanteur-guitariste Emerik St-Cyr Labbé qui se fait appeler Mon Doux Saigneur est la découverte québécoise de ce classement. Une manière de faire, une manière de chanter qui peuvent faire penser à Radiohead. Mais, ici, on est dans une démarche lo-fi pour un folk très roots et des expérimentations bricolées. Un grand talent à suivre de près !

15. Camille : «  Ouï » (Because Music, juin 2017)

Camille revient avec un album inégal qui contient quand-même au moins quatre perles parmi les plus 'brillantes' de tout son répertoire. "Fontaine de lait" en tête mais aussi "Sous le sable", "Lasso" et "Langue". Des textes forts bourrés d'allitérations portés par une musique essentiellement composée de voix libérées, de percussions tribales et d'éléments électroniques. Ne ratez pas ces grands moments de grâce. (GD)


16. Gérald Genty : « Hippopopopopopopopopopopotame » (30février, février 2017)

Dans ses deux premiers albums, Gérald Genty nous avait fait éclater de rire avec ses facéties calembouresques à la fois nulles et géniales dignes d'un Boby Lapointe qui se serait nourri aux mamelles de Mathieu Boogaerts et de Laurent Voulzy. Puis, sur les deux albums suivants, notre chanteur en short a cherché à rendre son répertoire plus 'sérieux'. On a moins accroché, les chansons étant trop mièvres à notre goût. Ici, il nous revient avec 38 chansons ultra-courtes qui baignent dans un univers très enfantin. On sent clairement l'influence de ses jeunes bambins qui interviennent même sur certains titres. Le délire total est de retour. Des chansons sketches miniatures dont on ne se lasse pas. À écouter en boucle la bouche ouverte avec du persil dans les oreilles ! (GD)

Guillaume Duthoit