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Playlist

Douze approches documentaires de la santé mentale

Image par Chen de Pixabay.jpg
En partenariat avec Psymages et les Rencontres Images Mentales (RIM), PointCulture propose une sélection de douze documentaires en lien avec le vaste thème de la santé mentale. Les RIM sont une occasion unique de réunir différents publics – professionnels de la santé mentale ou non – autour de films inédits, et permettent d’assister à des débats ou des tables rondes ou encore de participer à des activités liées (expos, atelier d’écriture, etc.). Dans cette médiagraphie, PointCulture a pointé douze documentaires dont le thème majeur entre en résonance avec ceux abordés dans les films projetés durant cette 16e édition du festival RIM.

Sommaire

Lien vers le PROGRAMME COMPLET de la 16e édition des Rencontres Images Mentales, du 9 au 16 février 2024.


La Permanence (2016), Alice Diop

La consultation se trouve à l'intérieur de l'Hôpital Avicenne, situé en Seine-Saint-Denis. C'est un îlot au fond d'un couloir, une pièce vétuste où atterrissent des hommes malades, marqués dans leur chair, et pour qui la douleur dit les peines de l'exil. S'ils y reviennent encore, c'est qu'ils ne désespèrent pas de trouver ici, à la PASS (Permanence d'accès aux soins de santé pour les migrants primo-arrivants), le moyen de tenir debout, de résister au naufrage… [MB]

« En choisissant de demeurer dans le huis-clos du cabinet, Alice Diop y souligne les qualités d'écoute des médecins et leur lucidité sur les limites de leur action » (Charlotte Garson, in www.cinemadureel.org)


Histoire d'un secret (2003), Mariana Otero

Lorsque Mariana a quatre ans, sa mère disparaît. Un épais brouillard entoure cette mort obscure. Vingt-cinq ans plus tard, son père lui apprend la vérité ; elle éprouve alors le besoin d’interroger famille et amis afin de se réapproprier progressivement son histoire et découvrir qui fut cette mère artiste peintre. Portrait d’une mère par sa fille donc, mais aussi portrait d’une génération. Un hommage est rendu à toutes ces femmes qui n’ont pas eu le droit de disposer d’elles-mêmes. Le sujet de l’avortement étant délicat à traiter, la cinéaste utilise une palette de couleurs et des cadrages très finement travaillés. [MB]


Être là (2012), Régis Sauder

Elles sont psychiatres, infirmières ou ergothérapeutes à la maison d'arrêt des Baumettes à Marseille et reçoivent des détenus devenus patients le temps du soin. Elles sont là pour aider des hommes en souffrance, fussent-ils incarcérés. Être là, c'est rejoindre cet espace unique – celui de l'écoute – une poche d'air derrière les murs de la prison. Son existence est conditionnée par la détermination des soignants à continuer de venir pratiquer la psychiatrie ici... à quel prix ? Pour Sophie, psychiatre, travailler aujourd’hui en prison constitue un véritable acte de résistance. Et de s’interroger : être là, ou partir ? [MB]


L'Homme qui ne voulait pas être fou (2010), Véronique Fievet et Bernadette Saint-Remi

Patrice, 43 ans, est schizophrène. Il souhaiterait vivre une vie différente que celle dans la rue ou enfermé à l'hôpital, au gré des mouvements de sa maladie. Il voudrait une vie rangée, mais c’est un rêve inaccessible. Il peut passer de l'écrivain à l'homme terrassé par une crise... Loin de toute idée reçue sur la folie, les réalisatrices, au jour le jour et pendant plusieurs mois, vivent ses tourments, sa famille, ses répits, ses victoires, ses rechutes. Émouvant dans sa franchise et la confiance qu’il accorde, Patrice aime la caméra, il a des choses à dire et à montrer. Un fou ? Un poète, un homme qui tient debout ! [MB]


Artaud cité, atrocités (2000), André S. Labarthe

Dans la vie, Antonin Artaud était comme sur scène : furieux, terrifié, paroxystique. Son œuvre poétique et théâtrale possède ces mêmes caractères. Il exorcise par une écriture-cri une réalité qui lui échappe. Jeune, Artaud produit deux livres qui dérangent les hommes. Il y crée une nouvelle rhétorique qui transcrit sa douleur. Celle-ci aura raison de lui : il sera interné en 1939. Est-il mort avant d'être né ? L'hypothèse irrigue le documentaire qui montre avec brio le théâtre cruel de la vie d'Antonin le poète, révolutionnaire de l'art et de la vie. [MB]


À la vie (2020), Aude Pépin

Chantal Birman, sage-femme libérale et féministe, a consacré sa vie à défendre le droit des femmes. À presque 70 ans, elle continue de se rendre auprès de celles qui viennent d'accoucher pour leur prodiguer soins et conseils. Entre instants douloureux et joies intenses, ses visites offrent une photographie rare de ce moment délicat qu'est le retour à la maison.

Aude Pépin propose, à travers ce portrait, une réflexion singulière sur la maternité et plus particulièrement sur le post-partum, et le bouleversement que représente la naissance d'un enfant dans la vie des femmes que Chantal Birman accompagne. [MB]


Longtemps après (2013), Brigitte Lemaine

L'inceste est un traumatisme grave, parfois répété et non révélé. Il a des conséquences importantes sur l'enfant lui-même et sur l'adulte qu'il va devenir mais aussi sur le système familial et sur la société dans son entier. La personne est là sans être là, marginalisée par son vécu dramatique, entre le mensonge et la vérité, entre l'amour et la haine.
Destinée aux professionnels pour les formations et les cours comme aux particuliers et aux associations de terrain, cette série documentaire comprend 11 films courts pour aborder diverses facettes de cette problématique : 8 témoignages et 3 avis de spécialistes. [MR]


En cas de dépressurisation (2010), Sarah Moon Howe

Comment tenir le coup suite à l'annonce du handicap de son enfant ?

Touchée de plein fouet par les difficultés de son enfant et son « bricolage de vie » pour tenir le choc, la cinéaste réalise un film très personnel, composite, pour raconter son expérience, évoquer ses sentiments et faire entendre sa voix. Elle y mêle archives familiales, images du quotidien, scènes oniriques, vidéos médicales (caméra reliée à un électroencéphalogramme), images super-8 illustrant les rêves et les angoisses, raccourcis symboliques en animation, reportages réalisés lors de la tournée Nightshade, etc. [MR]


Kev (2018), Clémence Hébert

Kevin est un garçon fugueur, casseur, mutique, avec une oreille coupée. On dit de lui qu'il souffre d'une forme d'autisme si sévère que la plupart des institutions refusent de l'accueillir.

Depuis qu'il a quatorze ans, la réalisatrice lui rend visite avec sa caméra ; malgré son mutisme, lui et la cinéaste parviennent à « se rencontrer ». Aujourd'hui, il en a dix-huit et va devoir déménager dans une institution pour adultes. D'un lieu de vie à l'autre, dans l'incertitude de l'avenir, ce film, sans commentaire et avec beaucoup de sensibilité, nous invite à appréhender un tout autre rapport au monde. [MR]


Histoires autour de la folie, mémoires d'asile (1993), Paule Muxel et Bertrand de Solliers

Depuis la Deuxième Guerre mondiale, les traitements psychiatriques ont beaucoup évolué : à l'enfermement hérité du 19e siècle s'est substituée la volonté de réinsertion, tandis que le regard médical et social sur la folie évoluait. Ville-Évrard (France), est un hôpital de santé mentale modèle, tel qu'on les concevait voici plus d'un siècle.

Dans ce très long métrage (3h30), les cinéastes donnent la parole à des personnes qui y ont séjourné ou travaillé, retraçant ainsi la genèse de l'histoire psychiatrique occidentale : une traversée dans la mémoire vécue, de l’ancien « asile de fous » aux pratiques des années 1990. [MR]


Near Death (1989), Frederick Wiseman

Tourné à l'Unité de soins intensifs de l'Hôpital Beth Israel de Boston, Near Death s'intéresse à la manière dont les gens affrontent la mort. Fidèle à son approche sociologique et privilégiant la forme longue (près de six heures !), le cinéaste compose un film présentant la relation complexe entre patients, familles, docteurs, infirmières, équipe hospitalière et conseillers religieux lorsqu'ils sont confrontés aux problèmes personnels, éthiques, médicaux, psychologiques, religieux et légaux qu'implique la décision d'administrer ou non des soins pour maintenir en vie les patients mourants. [MR]


Duel en 2 voix (2005), Catherine Veaux-Logeat

Ce court métrage raconte le combat quotidien de trois femmes, trois générations aux prises avec des troubles du comportement alimentaire. Entre la voix du contrôle et celle du non-contrôle, celle qui hurle « ne mange pas ! » et celle qui supplie, « aime-moi ! », l'anorexique-boulimique doit composer et négocier chacun de ses actes.

Joanny, Catherine et Annick parlent de ce difficile équilibre et des pièges qui se trouvent sur leur chemin. Cependant, malgré ces conflits intérieurs, il arrive parfois qu'on commence à prendre conscience d’une autre vie possible et que la maladie occupe (un peu) moins de place. [MR]


Une médiagraphie réalisée avec les contributions de Manu Bollen et Marc Roesems


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