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Focus

L’autonomie, de l’autosuffisance au réseau solidaire

survivalisme

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publié le par Frédérique Muller

Depuis plusieurs mois, le « monde d’après » s’est invité dans les esprits, dans les discussions, dans les imaginaires et dans les désirs, parfois aussi dans les cauchemars. Pour certains, ce monde en devenir, plus résilient et solidaire, est déjà présent. Des citoyens et des collectifs agissent dès aujourd'hui de différentes manières. Du 12 au 27 septembre, la Fête des Possibles a pour objectif de rendre visibles ces initiatives. L'Écran des Possibles, quant à lui, propose toute l'année des films inspirants à la projection.

Sommaire

Introduction : Autonomie, résilience et convivialité

A cœur de ces initiatives, l’objectif est de construire une société plus résiliente. La résilience est « cette capacité des êtres et des systèmes socio-écologiques à absorber les chocs et à se transformer. Mot d’ordre du mouvement des villes en transition, mobilisateur pour certains, synonyme de résignation pour d’autres, la résilience comprend plusieurs facettes. Elle s’adresse à la fois aux individus, aux collectivités et aux élus locaux qui sont en première ligne pour maintenir les fondamentaux de notre société : santé, alimentation, transport, gestion des ressources vitales, énergie, habitat. Loin de prôner le repli sur soi, les stratégies de résilience encouragent le partage, la coopération, l’autonomie créatrice et l’imagination de tous les acteurs locaux » (Extrait du petit traité de résilience locale). L’autonomie, dans ce contexte libéré des habitudes et des institutions, permet de penser et d’expérimenter des possibles.

L’autonomie est aussi un mot inscrit au cœur de la critique de la modernité. Retrouver de l’autonomie permet de construire une société conviviale, au sens d’Ivan Illich. Une société qui ne serait plus pilotée par des experts et des institutions devenues contreproductives. La convivialité engage la création de communautés dans l’action et dans l’utilisation d’outils simples qui n’asservissent pas les utilisateurs. Ivan Illich, qualifié d’ «alchimiste des possibles » par Thierry Paquot dans un de ses livres, accordait une profonde importance à l’idée d’« autonomie » et invitait à expérimenter toutes les alternatives possibles pour « reconquérir un art de vivre contemporain » dans la joie.

Quelques documentaires

Ci-après, quelques films autour d’initiatives orientées vers le développement de l’autonomie avec des sensibilités très différentes, depuis la tendance "survivaliste" jusqu'à la construction de véritable communautés en réseaux.

Autonomie, libération et simplicité : Vivre en ce jardin

Le film s’intéresse au parcours d’un couple de jardiniers autodidactes. Il raconte leur cheminement, leur rapport à la nature, leur rapport au temps, leur bonheur enfin trouvé dans l’entretien de leur jardin, et menant une vie simple. Rien au départ ne les prédestine à ce changement radical. Ouvriers à l’usine, l’homme est passé par la prison. Rapidement, ils pressentent que leur origine « prolétaire » peut les enfermer et les enchainer à une vie de consommation qu’ils associent rapidement à de l’aliénation. Ils pressentent que cette vie ne leur apportera pas le bonheur. Alors ils lisent, lisent beaucoup et expérimentent une vie très simple autour d’un jardin qu’ils ouvrent désormais au public.

Autonomie, l’autosuffisance : Un autre chemin

Une série de quatre initiatives engagées sur la voie d’une vie plus autonome dans des domaines et contextes variés (autonomie alimentaire, énergétique mais aussi dans la sphère de l’éducation). À la montagne, à la campagne, seul, en couple ou au sein d’une communauté, sous le soleil ou dans la neige, le film, via sa réalisatrice, part à la rencontre de projets visant à davantage d’autonomie. Le ton est dynamique, enthousiaste et résolument positif. Malgré la grande variété de contextes, de champs et de personnalités, tous les acteurs à l’écran partagent la volonté d’être moins dépendants d’une société dont le fonctionnement nuit à la nature et au bien-être, et qui est devenu de plus en fragile et complexe au risque de sa propre autodestruction.

Autonomie, la légèreté : Vivre autrement

Des hommes et des femmes, nomades ou sédentaires, seuls, en couple ou au sein d’une communauté, ont fait un jour le choix de vivre dans des habitats dits légers (yourte, cabane, caravane, etc.). Ce choix entraine aussi un autre mode de vie où tout est à réinventer et qui se heurte encore aux lois. S’il faut abandonner beaucoup de la société de consommation, ce choix mène aussi à découvrir l’abondance de la nature, à prendre soin de son cadre de vie, de la nature et de l’autre, à développer l’autonomie et la créativité.

Autonomie, la solidarité : Écovillages – En quête d’autonomie

L'équipe de Demos Kratos part à la rencontre d'habitants de trois différents écovillages de France pour interroger la notion d’autonomie. Les différentes rencontres permettent de discuter des principes en application dans ces écovillages, des habitats légers, des questions d’autonomie énergétique et alimentaire, de la monnaie locale. Au fur et à mesure, la notion d'autonomie se précise. Il ne s'agit en effet pas de viser l'autarcie mais de construire un écosystème collaboratif. L'objectif n'est donc pas tant l’indépendance que la résilience globale. Un autre aspect important qui conclut le film est que ces écovillages nécessitent d'aller plus loin que les questions techniques, souvent au cœur des idées reçues. Le plus important dans ces projets, c'est d’expérimenter le vivre ensemble. Les rapports humains sont plus importants que les compétences techniques.

Autonomie : décroissance et savoir-faire – C’est par où la décroissance ?

Tourné dans un écovillage en Italie et dans une AMAP et un SEL en France, le film interroge l’idée de décroissance pour montrer qu’il ne s’agit pas de se priver mais d’opérer un changement plus qualitatif que quantitatif afin de trouver « un art de vivre dans la joie ». Le film revient plusieurs fois sur l’importance de retrouver des savoir-faire. Ceux-ci ont été éliminés du modèle capitaliste car « ce que les gens savent faire, ils ne l’achètent pas ». Retrouver de l’autonomie dans la construction de maisons, dans l’alimentation et dans un ensemble d’autres domaines de la vie quotidienne, tout en gaspillant moins de ressources, c’est certes, au niveau individuel, s’inscrire dans une décroissance par rapport à la consommation, mais c’est aussi d’une certaine manière, au niveau collectif, « croitre ».

Autonomie, la créativité - Notre Dame des Luttes

Après un petit rappel daté des évènements pour retracer l'historique de la lutte à Notre-Dame-des-Landes, le film se met à l'écoute de quelques personnes s'étant installées pour résister sur place. Les horizons sont très divers ainsi que les attentes, les idées, les motivations et les savoir-faire. Sur place, cette diversité forme des liens inédits. Notre-Dame-des-Landes est un lieu où l'on expérimente une autre manière de vivre ensemble, de parler ensemble, de faire ensemble. C'est aussi un lieu d’apprentissage concret sur fond de lutte, de récup', de débrouille et de solidarité.

Autonomie, la coopération dans l’éducation - Quels enfants laisserons-nous à la planète ?

Le documentaire a été filmé au sein de l’école élémentaire du Colibri, imaginée aux Amanins, un centre agro-écologique dans la Drôme en France. Elle a été fondée par Pierre Rabhi, Jacques Valentin et Isabelle Peloux, institutrice de l’école élémentaire du Colibri. Pendant un an, la réalisatrice franco-québécoise Anne Barth a filmé les interactions entre Isabelle, les enseignants stagiaires et les enfants, pour dégager les principes et les enjeux d’une éducation fondée sur la coopération. Le but que se fixe cette pédagogie est que l’école soit là pour aider l’enfant à développer toutes ses possibilités, de rendre l‘enfant conscient de son propre développement pour qu’il puisse être capable de l’influencer lui-même. Il s’agit donc de développer la confiance en soi, l’autonomie et la coopération. Très clair, simple dans sa construction, le film est une véritable invitation à réinventer l’école.

L'Écran des Possibles

Parmi les projets qui soutiennent les alternatives, rendent de l'autonomie et suscitent l'envie de possibles : l'Écran des Possibles. Un projet porté par l'asbl Ecoscénique qui propose des films à la projection, suivis de débats. PointCulture est partenaire de ce projet et s'occupe du suivi du catalogue de documentaires. Pour sélectionner les films, le critère déterminant est lié à la manière dont le spectateur reçoit le film. Le film doit faciliter la mise en action. Sont donc retenus les films qui proposent des pistes concrètes d’action et de mise en mouvement mais surtout, nous tenons à proposer des films qui laissent de la place aux échanges d'idées.

ecran des possibles

https://www.ecrandespossibles.be/

La Fête des Possibles

https://fete-des-possibles.org/

Qu’ils cultivent la terre dans des jardins partagés, montent des projets d’énergies renouvelables citoyennes, s’investissent dans des associations de solidarité ou pour plus de démocratie directe dans leur commune, la coopération est aussi importante pour les créateurs de possibles. Tous les ans sont ainsi organisés des villages associatifs, festivals, projets communs qui réunissent deux, trois ou des dizaines d’initiatives !

Mais la Fête des Possibles, ce sont aussi des formats très variés pour découvrir comment faire changer son territoire. Un atelier dans un jardin partagé, une visite de ferme avec une AMAP près de chez soi, une balade à vélo dans des lieux de la transition du coin, un rassemblement sur une place publique pour discuter du futur de son territoire, un atelier d’écoconstruction dans une ressourcerie, un banquet végétarien participatif, une soirée projection/débat, un parcours pédagogique sur l’efficacité et la sobriété énergétiques… il y en a pour tous les goûts !

Le point commun : rendre visibles les initiatives citoyennes pour un monde plus juste et durable, et permettre à toutes et tous d’agir près de chez eux.

fete des possibles 20

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