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Focus

Grève du 8 mars – quand le monde s’arrête

Grève des femmes à Genève - photo  Gustave Deghilage - licence Creative Commons

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publié le par Benoit Deuxant

La grève des femmes, le 8 mars, s’inscrit à la fois dans une tradition ancienne et récente. Si on peut citer de nombreux précédents historiques, voire mythologiques, c’est surtout de plusieurs mouvements contemporains que s’inspire cette initiative.

Plutôt que de remonter aux suffragettes ou à Aristophane, le Collecti.e.f 8 mars, qui organise la grève en Belgique, s’inspire de l’appel de mouvements de luttes féministes comme « Ni Una Menos » qui s’est élevé à partir de 2015 contre les violences faites aux femmes en Argentine, et contre l’inaction du gouvernement face au nombre scandaleux de féminicides dans le pays. L’association cite également comme modèle les Czarny Protests qui militent pour le droit à l’avortement en Pologne, ou les Islandaises qui se battent contre le gender pay gap. Ces mouvements ont progressivement fait des émules un peu partout dans le monde, de « Non una di meno » en Italie aux actions irlandaises contre le 8e amendement, pour culminer dans la Women’s march sur Washington en 2017 et l’idée d’une grève des femmes qui mettrait en avant l’ensemble de ces revendications.

L’appel lancé par le collectif en Belgique porte ainsi sur les droits des femmes dans de nombreux domaines, qu’il s’agisse de l’emploi ou du travail domestique, mais s’oppose également à la discrimination et à la violence physique et psychologique qu’elles subissent. Un cahier de revendications a été élaboré en 2019 à travers plusieurs réunions de discussions. Le document de six pages détaille chacune de ces exigences, en tenant compte des éléments extérieurs qui aggravent les conditions de vie des femmes à travers le monde, c’est-à-dire non seulement le sexisme et l’oppression patriarcale, mais aussi le racisme, le capitalisme et la précarité économique, la xénophobie, la corruption, etc.

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Le mouvement de grève du Collecti.e.f 8 mars réclame des avancées concrètes sur l’ensemble des points. Il est conçu comme « une première étape dans la construction d’un mouvement féministe fort en Belgique, visant une société réellement égalitaire ». L’action se déroulera selon quatre axes : la grève du travail salarié, la grève du travail domestique, la grève de la consommation et la grève des études et de la formation. Elle aura lieu cette année à la fois le dimanche 8 et le lundi 9 mars, en tenant compte que le dimanche n’est pas un jour de congé pour toutes les travailleuses.

Le collectif se veut autonome des structures traditionnelles, mais la grève est soutenue par de nombreuses associations et par la plupart des syndicats. Les assemblées ont lieu depuis septembre afin de préparer la grève à Anvers, Bruxelles ou Liège. Il est possible de rejoindre un groupe de mobilisation, ou d’en créer un dans sa ville, au travail, à l’école, etc. Le mouvement est ouvert à toute personne s’identifiant et/ou étant identifiée comme femme. La grève sera suivie dans de nombreux autres pays et cherchera à démontrer que “quand les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête”.


Benoit Deuxant
photo : Gustave Deghilage grève des femmes à Genève (licence Creative Commons)

Pour une vision historique de la grève des femmes, voir l’article très complet du magazine Axelle sur le sujet

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