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Anima 2022 : Dominique Seutin, directrice et programmatrice

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publié le par Thierry Moutoy

Clap de fin pour la 41ème édition du festival Anima, qui a été marquée par un retour en salle. Dominique Seutin, directrice et programmatrice nous dresse le bilan du festival.

Thierry Moutoy (PointCulture) > Quel bilan dressez-vous de cette édition d’Anima ?

Dominique Seutin (directrice et programmatrice) > La fréquentation a baissé par rapport à notre dernière édition en présentiel (2/3 du public) mais on était quand même ravis que ça puisse avoir lieu en salle compte-tenu des circonstances. Honnêtement, jusqu’en janvier, on ne savait pas si le Festival pourrait se tenir ou pas, donc pour nous, ce n’était que du bonus! Beaucoup de gens nous ont aussi suivis sur la plate-forme. Donc bilan très positif, d’autant que les échanges avec les réalisateurs et les événements ont été très enrichissants et très généreux, et le public a été ravi. Beaucoup revenaient en salles après 2 ans sans cinéma…

> Le prix du jury et du public est revenu au film Flee, qui a la particularité d’avoir été nominé pour l’Oscar du meilleur film étranger, meilleur documentaire et du meilleur film d’animation, ce qui est une première. Pour vous est-ce la reconnaissance ultime du cinéma d’animation ?

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> Personnellement, je travaille dans le cinéma d’animation depuis plus de 20 ans et il y a déjà quelques superbes films qui ont été utilisés comme ça, comme faire-valoir de l’apothéose du cinéma d’animation. Je crois que le cinéma d’animation ne sera jamais reconnu autant que le cinéma en prises de vues réelles, parce qu’il y a toujours ce biais de la technique: du dessin, ou de la 3D, ou de la poupée articulée, de la pâte à modeler, du papier découpé, de la peinture, etc, qui est associée, dans notre époque contemporaine, à l’enfance, à la naïveté, à l’innocence, parce que malheureusement, 90 % de la population délaisse la création, l’artisanat ou l’art à l’âge adulte. On est encouragé à fabriquer des choses de ses mains seulement quand on est l’école alors que ça devrait rester dans nos vies jusqu’à la fin.

> Quelles vont être les défis de la prochaine édition d’Anima ?

> Je pense que les spectateurs vont devenir de plus en plus exigeants. Notre programmation devra être irréprochable, et on devra proposer des à-côtés pour que la sortie au cinéma soit plus que le simple fait de regarder un film. Une ambiance chill, avec des lieux de rencontres, des bras, des animations, des interviews de nos réalisateurs en sélection, des concerts, des expos, de la VR… On va devoir accentuer le côté événementiel tous les jours, pour tous nos publics. Et puis on aimerait maintenir la plateforme, mais, honnêtement, c’est un boulot de dingue, et ça coûte très cher. On espère avoir un peu de répit dans les cinq prochaines années pour pouvoir se stabiliser et continuer faire un festival convivial, accessible et réjouissant !

Thierry Moutoy


Lien : bande-annonce de Flee