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Critique

WHAT HAPPENED

publié le

Psychédélique, cosmique, hypnagogique, le groupe de Cleveland repousse les limites du drone électronique, et ressuscite le son du krautrock en se gardant bien de suivre aveuglément le mode d’emploi.

Extraordinairement productifs, on leur doit une bonne vingtaine d’albums en quatre ans, sortis sur toute une série de labels (Hanson Records, Wagon, Fag Tapes, Ecstatic Peace, etc.) et sur des supports variés (CD, LP, K7, CD-R). Profondément liés à la scène noise underground américaine, celle de leur État (l’Ohio) en particulier, Emeralds retient principalement de celle-ci une tradition et une éthique de la débrouille, du bricolage et un sens de la « famille ». Musicalement par contre le groupe se démarque nettement du bruitisme de cette scène (Hair Police, Black Dice, Wolf Eyes, etc.) pour explorer une tout autre voie, se lançant à corps perdu à la poursuite de la musique cosmique des années 1970. Les trois membres, Mark McGuire à la guitare, John Elliott et Steve Hauschildt tous deux derrière un arsenal de synthétiseurs vintage, cherchent ainsi l’inspiration du côté de Popol Vuh, Klaus Schulze ou Cluster, plutôt que chez leurs contemporains, trouvant dans ces pionniers des figures tutélaires. Bien des choses se sont passées depuis l’époque de ces grands-parents électroniques et Emeralds est foncièrement conscient de cette distance dans le temps et l’espace. Par-delà les sonorités des instruments, les tendances semblablement planantes des compositions, leur musique est plus flottante encore, plus ambient, que celle de leurs prédécesseurs, mais elle est aussi expressément redevable de la décennie de drone, de distorsion et de feedback qui a caractérisé la fraternité underground dont le groupe est issu.

Benoit Deuxant

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