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Critique

ARTAUD

publié le

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Attardons-nous sur la pochette : elle décrit bien l'ambiance générale émanant de ce disque. Une ombre de femme, des cimes d'arbres, une superposition de nuages. Le tout dans des tons pastel, du bleu turquoise au vert d'eau. Quelques mots viennent en bouche aussi très vite : romantisme, éclectisme. Pour le reste, il faut attendre : c'est une musique complexe dans sa construction, dans ses textures et dense ; elle ne se laisse pas apprivoiser dès la première oreille. Continuons : Artaud, contrebassiste issu de la nouvelle scène jazz française, soutenu (et comment !) par certains instrumentistes prometteurs, d'autres confirmés (notons Magic Malik, Lionel Belmondo…), compose. Ses sources d'inspiration sont diverses et nombreuses. Elles se retrouvent dans sa musique, juste assez pour être décelables, sans être encombrantes. De Debussy à la musique électronique, considérée ici comme outil élargissant les possibles. On est loin, rassurez-vous, des patchworks de plus en plus nombreux qui peuplent les discographies de musiciens jazz qui, traversant les sentiers du mainstream, offrent des opus où ce qui est laissé à entendre souffre souvent de coutures mal ficelées. Ici, pas de pensée commerciale sous-jacente (Artaud signe son premier disque en leader), d'autant qu'on sent poindre la volonté d'un seul homme d'intégrer dans ses compositions tout ce qui l'a nourri.
Si rencontre il y a, elle est intimiste, de chambre j'aurais envie de dire si ce terme n'était pas connoté péjorativement quand on parle de jazz.
Rien n'est laissé au hasard : travail sur les textures, sur l'harmonie, sur les sonorités. Compositions méticuleuses où la pléthore de musiciens jamais ne nuit à l'ensemble. Solos concis mais brillants, toujours au service de l'écriture. Honorable travail, et, de plus, original.
À noter, une nouveauté, sur le même label B Flat, le retour du géant Yusef Lateef, avec les frères Belmondo et le Belge Dré Pallemaerts à la batterie ( Influence , UB3468 )
MC

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