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Critique

TREMBLEZ TERRIENS

publié le par Guillaume Duthoit

Au début de l'été, j'étais ivre de temps et avide de découvertes pour nourrir la nouvelle saison du PaniKabaret. J'ai fait une liste d'artistes dont j'avais un peu entendu parler, ou un peu écouté le son, et sur lesquels il fallait que je penche […]

Sommaire

Ceci est un geste las.

Au début de l'été, j'étais ivre de temps et avide de découvertes pour nourrir la nouvelle saison du PaniKabaret (1). J'ai fait une liste d'artistes dont j'avais un peu entendu parler, ou un peu écouté le son, et sur lesquels il fallait que je penche sérieusement l'oreille. J'aime faire des listes, ça me donne l'impression d'aller quelque part.

Ma liste en fond d'écran, j'ai donc écouté, écouté, écouté.

Au bout d'un moment, a surgi la lassitude. Rien à voir avec l'écoute (le monde engendre d'excellents auteurs-compositeurs francophones, je t'assure) mais parce qu'un jour, dans la voiture, pour reposer mes oreilles de toute cette nouveauté, j'ai choisi un CD écouté 100 fois, un bon, un de mes préférés : « Tremblez Terriens » du Major Dubreucq.

« Tremblez qui ? » « Major quoi ? » sont les deux questions que tu te poses, ami lecteur, si tu ne fréquentes pas les basses cavités où la chanson française est reléguée en ces temps tristes de culture pour les nuls.

Laisse-moi donc t'en dire quelques mots.

Dérision, cynisme, humour, éloquence et irrévérence se côtoient sur cet album. De badine à taquine en passant par le mystère, la voix pâteuse et directe accompagne son hôte (et ses hôtesses de l'air) dans les petits coins crasseux du genre humain. Crasseux, et tellement absurdes, qu'ils ne sont bien servis que par le comique et la prise de distance, adoptés par le Major au fil de textes qui voyagent d'endroits sordides en familiarités, en passant par un lointain espace où tout est si calme (?) et si doux (?)

Visitant indifféremment le reggae, l'électro cheap tunes, la balade et l'interlude cosmique, Gabriel Claus (car c'est lui) a pondu un album cohérent, et des chansons à hurler. De rire, de surprise, de justesse.

Le tout, sans se prendre au sérieux, mais avec une rigueur et une précision telles qu'elles passent inaperçues – c'est l'élégance de l'excellence que de ne pas se pavaner.

Ceci est un geste las : dire que cet album est paru dans un murmure en 2015, et dire que tu ne le savais pas.

Mais il est en libre écoute sur le site Internet du Major : www.majordubreucq.be et je te conseille vivement de le découvrir un soir. Ton chat sur les genoux, les yeux fermés, la curiosité éveillée, écoute.

Bonne rentrée musicale à tous !

Vanessa Fantinel

 

(1)  Le Panikabaret est une émission radio dédiée à la musique francophone, tous styles confondus, diffusée en direct sur Radio Panik deux fois par mois.

Viens nous voir sur www.panikabaret.com !

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