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Critique

CREEP ON CREEPIN' ON

publié le

Franchir le seuil de ce disque, c’est un peu comme mener une enquête où la collecte minutieuse des indices et les filatures incessantes ne conduisent qu’à épaissir le voile déjà bien trouble du mystère d’un personnage, qui malgré nos efforts, […]

Franchir le seuil de ce disque, c’est un peu comme mener une enquête où la collecte minutieuse des indices et les filatures incessantes ne conduisent qu’à épaissir le voile déjà bien trouble du mystère d’un personnage, qui malgré nos efforts, maintient fermement la distance. « Bad Ritual » a bien le déhanché branque d’une « croonitude » éplorée de vieux tripot clandestin, mais ici tout flotte (les chœurs, les violons, les accords de piano suspendus) comme si la pesanteur n’avait plus cours. Et l’intermède « Obelisk » d’y ajouter un soupçon d’inconfort diffus avec martèlements rythmiques de chiourme et nuées de cordes glacées. En sus, une note contemporaine du même ordre, vaguement cinématographique, mais travaillée par l’idée d’un instant présent étiré à l’envi, clôt cet album (« Souvenirs »). Entre-temps (« Creep On Creepin », le titre), une guitare ensoleillée et une paire de cuivres auront prodigué quelques rais d’un optimise circonspect. Car même si on a l’impression de comprendre les paroles de Taylor Kirk, on n’est jamais très certain d’en décrypter le sens, et ce, même si le refrain de « Black Water » paraît lumineux : « All I Need Is Some Sunshine… ». Cet amalgame de sentiments contradictoires mélangés, on l’a déjà éprouvé, par exemple, à la vision de la série Twin Peaks. D’ailleurs dès « Woman », les comparaisons de scénarios imaginaires titillent l’esprit. Richard Hawley jouant au laborantin d’une expérience musico-temporelle transversale (« Woman » et son crescendo jazzy cuivré), Leonard Cohen (re)goûtant à la fontaine de jouvence (« Too Old To Die Young »), Angelo Badalamenti taquinant le démon de midi de ses amours perdues par quelques rengaines de son cru. (YH)

 

 

 

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