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Critique

SURRENDER

publié le

Surrender est le troisième album du duo mancunien The Chemical Brothers. Formé au début des années 1990 (d’abord sous le nom de The Dust Brothers), la paire Tom Rowlands et Ed Simons tient le haut du pavé de la scène électro à la fin de cette […]

Faisant fi de cette pression, le groupe produit un opus délaissant quelque peu le style big beat, pour intégrer des touches plus pop. Pour ce faire, ils s’adjugent les services de personnalités comme Bernard Sumner (New Order), Bobby Gillespie (Primal Scream), ou Noel Gallagher (Oasis). Néanmoins l’album débute avec deux titres aux influences clairement big beat, d’abord « Music-Response », voix vocodée, articulée autour des chœurs, des blips et d’effets wah wah, ensuite « Under the Influence », aux rythmes saccadés, morceau addictif et oppressant.
« Out of Control » annonce un tournant plus pop dans l’album, mettant le chant de Bernard Sumner en avant (à noter la présence de Gillespie en backing vocals). Posée sur un rythme binaire typiquement marqué, Sumner perd parfois la main au profit des beats, mais se la réapproprie tout aussi naturellement. Un savant brassage de beats électro et de mélodies confère au morceau une couleur hypnotique.
Sorte d’intermède, « Orange Wedge », qui est le morceau le plus court de l’album, s’articule autour d’une ligne de basse, colonne vertébrale de l’extrait, entremêlée de touches électroniques. Plus calme et lorgnant légèrement vers le trip-hop, il joue le rôle de transition, histoire de reprendre son souffle.
Tout cela pour mieux replonger puisque vient à la suite un des plus grands hits de Surrender , « Let Forever Be ». Une introduction solennelle, suivie d’une implacable séquence de batterie et pour finir la voix de l’ainé des frères Gallagher : un ensemble dans la plus pure tradition pop anglo-saxonne.
Prenant un malin plaisir à nous bringuebaler entre différents styles, l’hallucinant « Sunshine Underground » débute sur un mode mineur avec un son planant, psyché et orientalisant (dû au sample d’Asian Workshop de l’Anglais James Asher). Véritable bombe à retardement, le morceau prend une tournure complètement stroboscopique lors de l’explosion de son tempo.
Emmené par une Hope Sandoval (chanteuse de Mazzy Star), sensuelle à souhait, « Asleep From Day » donne une coloration pop à l’album avec cette ballade enchanteresse, agrémentée de-ci de-là d’ingrédients électroniques propres au groupe. « Asleep From Day » comporte aussi la singularité d’être répété quasiment à l’identique à la fin de l’album. Il passe dans l’inconscient collectif en étant utilisé par le cinéaste Michel Gondry dans une déclinaison de publicités à l’effigie d’Air France. Volte-face de nouveau avec « Got Glint », composition très « fin 1970-début 1980 », beats puissantes, vocoder, influences électro-disco, quoi de plus normal finalement vu qu’il sample « Earth Message » sorti par Bernard Fèvre, plus connu sans doute sous le nom de Black Devil Disco Club (sur Cosmos 2043, paru en 1977).
Place ensuite à la plage phare de l’album, « Hey Boy Hey Girl », officiellement premier single de l’album, il sort le 31 mai 1999. Ce titre devient rapidement un tube planétaire, basé sur des beats incroyablement efficaces et un refrain totalement entêtant (sample de Rock Master Scott & the Dynamic Three, groupe new-yorkais de rap old-school, 1984). Imparable et intemporel, véritable hymne big beat pour dance-floor, ce morceau reste à l’heure actuelle un des plus connus des Chemical Brothers.
Titre éponyme et pénultième de l’album, « Surrender » rassemble différentes sonorités (house, musique orientale), le rendant peut-être plus anecdotique. Toutes les bonnes choses ayant une fin, les frères parviennent de nouveau à surprendre avec un « Dream On » subtilement emmené par le chant de Jonathan Donahue (Mercury Rev), accompagné d’une guitare acoustique et de quelques légers additifs électroniques. Fin de partie, fin de veillée. Retour au calme.
Album mythique de la fin du siècle dernier, Surrender marque les esprits par son accessibilité, plaisant à la fois tant aux amateurs de rock qu’aux amateurs d’électro. Fantastique collection de tubes, l’album se révèle très cohérent malgré la diversité de sonorités et de contre-pieds.

Stephane Martin

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