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Critique

FIBRES

publié le

« Je ne suis plus qu'un flux d'air traversant un cône métallique

« Je ne suis plus qu'un flux d'air traversant un cône métallique (ici en l'occurrence, le saxophone soprano) agissant de manière discrète sur quelques paramètres » (paroles recueillies sur le site du musicien http://palriv.free.fr). Le propos est clair, la musique limpide. Elle nous envoie à l'intérieur d'un long tunnel, à même le son. Les variations naissent de petites erreurs, d'accès de vie très vite maîtrisés puis exploités, un à un, morceau après morceau. C'est une expérience singulière. Stéphane Rives est un peintre. Il décline sa palette par couleur, avec application. Certaines sont violentes, d'autres tendres. La composition et l'univers font penser à une toile de Jérôme Bosch. Ça grouille, on se bat, on s'aime en cachette. Plusieurs degrés de lecture, plusieurs couches d'un seul et même souffle. La musique ne se déroule pas dans le temps mais dans l'espace. Saxophone pointé à gauche puis à droite du tableau, balayant sur son passage des détails en d'autres circonstances anodins, qu'il révèle par son attention, dont il se fait le chantre et le chercheur. Rives revendique une mise en jeu « acoustique-concrète » de l'instrument, repoussant ses limites dans une zone encore rarement explorée, travaillant en étroite collaboration avec l'ingénieur du son pour qu'il accentue son travail sans le dénaturer. Les micros seraient placés à l'intérieur, qu'il n'y aurait rien d'étonnant. Musique extrême entre vie et absence.
MC

 

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