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Critique

SHANGAAN ELECTRO - NEW WAVE DANCE MUSIC FROM SOUTH AFRICA

publié le

Dansez avec les Shangaan, si vous pouvez ! Ethnique et frénétique !
 

Déjà célébrée par beaucoup comme l’album le plus surprenant de l’année, cette compilation reprend quelques-unes des productions du label sud-africain Nozinja et présente pour la première fois au reste du monde la musique futuriste des Shangaan. Cette ethnie de la province de Limpopo a de tous temps aimé les rythmes frénétiques et produit depuis de nombreuses années une version moderne, électrifiée, de ses chants et danses traditionnels. Aujourd’hui les artistes de Nozinja remplacent la guitare et la basse d’il y a peu par des percussions et des instruments électroniques, claviers et « sampleurs », et proposent un étonnant mélange de rythmiques ultrarapides – 180 beats par minute de marimbas synthétiques et de boîtes à rythmes – et de chant choral sud-africain. Chanteurs solistes et chœurs se répondent sur un fond musical survolté, propulsant ces danses des campagnes sur la piste des nouvelles musiques urbaines modernes, kwaito, guetto-tech ou reaggaecrunk, tous sous-genres trop locaux, trop particuliers, souvent trop extrêmes que pour se répandre hors de leurs frontières natales. Le genre n’aura peut-être ici qu’un succès de curiosité, malgré son entrain irrésistible, son charme étrange. Et pourtant, il faut imaginer ces morceaux joués très fort sur des sound systems maisons, dignes de ceux bricolés par Konono n°1 ou Staff Benda Bilili, c’est-à-dire du matériel sans concessions, crachotant sa distorsion à plein tube pour le plus grand plaisir des danseurs. Richard Mthetwa, patron du label, chanteur et producteur, organise des live parties où sont présentés les disques de ses poulains et où sont proposées les performances en forme de happening de son «boys band» les tschetscha boys, l’étrange troupe de clowns grimaçants qui figure sur la pochette du disque. Outre ces boys, on trouve sur cette compilation un large éventail de ce que propose l’électro des shanghaan, des chansons soul – enfin… soul à 180 b.p.m. – du patron jusqu’aux chorales féminines de Tiyiselani Vomaseve. Réalisé en collaboration avec Nozinja, par le label Honest Jon’s, cet album est bien sûr un pari; trouvera-t-il le public curieux et ouvert d’esprit qu’il mérite? Curiosité qui serait pourtant rapidement récompensée par l’exubérance contagieuse de cette musique, une fois passée la première surprise et digéré le tempo incroyable de ces chansons. Car, si la première impression est celle d’une vitesse impossible à suivre, on s’aperçoit rapidement de sa richesse rythmique, composée de plusieurs couches superposées où l’on peut choisir de suivre la cadence infernale des percussions ou le bercement nonchalant des chœurs. Néanmoins, comme le montrent les vidéos disponibles sur internet, les plus puristes des danseurs et danseuses de la région n’hésitent pas un instant et calent, eux, leur footwork sur la vélocité maximale.

Benoit Deuxant

 

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