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Critique

TÉLÉSCOPIE

publié le

Gaëlle ROYER : « Téléscopie » (diffusions télévisées : France, DVD : INA, 2009) Histoire de la télévision, retour sur quelques grandes émissions : Oui, c’était mieux avant !

 

 

 

Comment faire apprécier la télévision à une personne qui s’en passe volontairement (et obstinément) depuis des années ? Rien de plus simple: installez-la confortablement devant Téléscopie.

 

Mais tout d’abord, qu’est-ce que Téléscopie ? C’est une série d’émissions produites par l’INA qui passe au crible quarante ans de production télévisuelle française, de la création de la Radiodiffusion-télévision française (RTF) en 1949 jusqu’au début des années 90 sous l’œil malicieux et pétillant du journaliste Samuel Étienne. Ce sont des hommages à neuf productions qui ont marqué leur époque, chacune à sa façon; des émissions qui ont posé les bases de la télévision moderne avant que celle-ci ne succombe au grand n’importe quoi.

choronOn sent dans Téléscopie une réelle admiration pour les dont il est question: qu’il s’agisse des classiques et incontournables Cinq colonnes à la une (1959-1968), Dim Dam Dom (1965-1970) ou Apostrophes (1975-1990), du délirant Merci Bernard (1982-1984) qui inspira la série Palace ou du coquin Sexy Folies (1986-1987), mensuel consacré au sexe (et uniquement au sexe !), chacune de ces émissions est traitée avec le même respect et le même sérieux, ce qui n’est pas forcément chose facile, par exemple lorsque l’on a à faire au surréaliste Jean-Christophe Averty et à ses Raisins verts. Diffusée en 1963, ce programme de variétés aussi absurde qu’irrévérencieux révolutionna le petit écran : numéros de danse et de musique y côtoyaient sans transition de nombreux intermèdes humoristiques (dont le formidable Jeu bête et méchant du Professeur Choron) sur fond d’effets spéciaux alors jamais vus qui valurent à Averty le surnom de « Méliès de la télévision » ainsi que l’Emmy Award de la meilleur production étrangère aux États Unis. Un programme sans doute trop décalé – et visionnaire – pour l’époque puisque l’émission, jugée scandaleuse par une très grande partie des spectateurs, s’arrêtera au bout d’un an.

Parmi les perles à (re)découvrir, notons également Droit de réponse, la fameuse émission de débats animée par Michel Polac. Dans un décor de bistrot, le présentateur débonnaire accueillait des invités divers et variés autour d’un thème, polémique ou non, tels que l’exploitation agricole, le show business ou encore l’hebdomadaire Charlie Hebdo, contraint d’arrêter ses activités en 1981 faute de lecteurs réguliers. C’est d’ailleurs le passage de son équipe à Droit de réponse qui lui donnera l’occasion un an plus tard de réactiver le magazine, ne serait-ce que pour un seul numéro, avant un long sommeil qui devra durer jusqu’en 1992. Car cette intervention, et plus précisément celle du Professeur Choron (encore lui!) traitant des lycéens de « merdeux » et de « trous du cul », contribuera sans aucun doute à faire de Droit de réponse une émission-culte !

Et voilà bien en quoi consiste Téléscopie :  rendre honneur à des productions - parfois méconnues, comme c’est le cas de Discorama – qui ont durablement influencé le petit écran.

Catherine Thieron

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