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Critique

RIDYLLER RASITORIER RASIBUS

publié le par Guillaume Duthoit

Audacieuses et malicieuses paroles. Sobriété acoustique autour d’un « guitare/voix » aux accords ouvertement dissonants. Philippe Crab, un an à peine après le remarquable Necora Puber, vient nous présenter son petit frère au triple-nom pour le moins […]

Sommaire

RRRDe la même famille donc, même intonation vocale, même poésie qui aime les chemins de traverse, les descriptions minutieuses et les mots particuliers (latin scientifique, vocables nouveaux ou oubliés). Un petit frère qui, lui, assume plus que jamais sa radicalité, demandant une attention encore plus soutenue. Une chanson complexe donc qui s’éloigne définitivement des préoccupations de la variété française.

Par conséquent, on ne s’étonnera pas si ce disque déroute les amateurs de chanson qui, pour la plupart, cherchent à se rassurer. Ceux qui ne jurent que par les classiques « couplets/refrain » feront sans doute la moue devant cette galette qu’ils jugeront indigeste, passant à côté de l’« expérience » qu’elle propose. Dommage. Au mieux, ils lui colleront l’étiquette d’ovni. Et pourtant, notre Crab n’est pas seul sur cette route. Sa « démarche de travers » est proche de celles de Jean-Daniel Botta et Antoine Loyer, ses confrères du label Le Saule. Une famille d’artistes qui marchent dans les empreintes laissées par le Dick Annegarn des années Nocturne, réinventant la langue au besoin et s’exprimant dans un folk jazz expérimental ouvert sur le monde et néanmoins très personnel.

Alors, oui, il faut en avoir envie pour rentrer dans un tel disque. Mais, l’effort en vaut la peine. Car, derrière un premier écran qui brouille les pistes, c’est un écrin de pépites d’une poésie et d’une musicalité infiniment raffinées, portées par une guitare inventive et libérée et des arrangements (voix étranges, bidouillages et field recording) inattendus, qui s’ouvre à nous.

Un petit frère sans doute, mais un grand disque.

Guillaume Duthoit

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