Disque du mois? Disque épinglé collectivement et unanimement à l'occasion d'une réunion de travail.
Pourquoi ce titre et pas un autre alors que des sorties surnuméraires et exponentielles foisonnent et saturent le marché? D'ailleurs ce titre fait-il partie du marché? N'est-il pas, non seulement artistiquement décalé, mais aussi économiquement expulsé, à défaut d'être propulsé?
Le choix s'est arrêté en fait sur un titre "déjà vieux" de deux ans "Viento Del Este, Agua Como Peste" du groupe Radikal Satan. Venu d'Argentine après avoir partiellement écumé l'Europe, observant des temps de pose en Italie et Espagne, le groupe a mis un terme "provisoire" à son errance en France (aussi lieu d'hébergement de leur label Potagers Natures).
Le sulfureux trio argentin s'est mué en duo avant l'enregistrement de cet album.
César et Momo Amarante craignant sans doute les effets d'un dégraissage trop sec se sont adjoint les services d'une série d'invité(e)s oeuvrant à la clarinette, à la guitare, aux percussions, au banjo, boîte à rythmes etc. Disque intriguant brassant les reliquats d'un télescopage de nombreuses inspirations (Astor Piazzola, Kurt Weill, Moondog…). Une forme de tango mutant habillé d'effluves électroniques, électriques et acoustiques. Un groupe funambule se mouvant sur le fil d'un aiguisé par un goût prononcé pour des ballades funéraires. Bande-son d'un vieux film inexistant et virtuel, alliage de tradition et d'avant-gardisme, expérimentations apocalyptiques... poésie brute, grouillante, mortuaire, rampante. Les voix sont rares et chuchotées, véhiculées le plus souvent par l'espagnole. Dramaturgie à la fois retenue et amplifiée par des dialogues intimes soutenus par des chœurs discrets. Remarquable travail tirant parti d'une exploitation d'une stéréophonie acculée dans ses ultimes retranchements.

AutresCD :

« Visite du soleil à Satan », XR022T

« Fièvres noires, XR023B

AB

Venu d’Argentine après avoir écumé l’Europe, observant des temps de pose en Italie et en Espagne, Radikal Satan a mis un terme « provisoire » à son errance en France (aussi lieu d’hébergement de leur label Potagers Natures). Le sulfureux trio argentin c’est mué en duo avant l’enregistrement de ce deuxième album. César Amarante et Momo Amarante craignant sans doute les effets  d’un dégraissage trop sec se sont adjoint les services d’une série d’invités oeuvrant à la clarinette, à la guitare, aux percussions… Viento Del Este est un disque intriguant brassant les reliquats d’un téléscopage de nombreuses influences : Pink Floyd, Astor Piazzola, Lou Reed, Moondog, Kurt Weil, John Coltrane… )
Une forme de tango mutant habillé d’effluves électroniques, électriques et acoustiques. Un groupe funambule qui danse sur le fil et orchestre des ballade funéraires enivrantes.