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Critique

O SOUNDTRACK MY HEART

publié le

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Un peu en retrait par rapport à ses variations « club » et avant-gardistes qui suivent leur petit bonhomme de chemin, l’électronique dite organique parce qu’admise autant sur les pistes que dans le salon fomente son retour. Mais de qui ou de quoi parle-t-on au juste ?
Surtout qu’en la matière, le brouillage est devenu la norme. Entre d’ex DJ’s de la trempe d’Alex Gopher, Jimi Tenor et Jamie Lidell qui passent avec armes et bagages du côté de la pop et les très parlantes signatures de groupes 100% guitares sur l’emblématique maison Warp sur fond de retour du rock à l’aube du millénaire (Strokes & Co), les anciennes délimitations de territoires (électronique ou pas électronique ?) sont définitivement caduques. Sans compter que tout gang rock qui se respecte avance ses claviers/synthés en bonne place et qu’en live, même Laurent Garnier loue les services d’un « wgratteur » de 6 cordes !
Les frontières, l’Anglaise d’origine iranienne ne les aime que pour mieux s’en affranchir. Cette ancienne claviériste de Björk glisse une solide dose de féerie inquiète et de mystérieux dans tout ce qu’elle touche; d’une boucle qui ne tourne pas rond à s’en chopper le tournis (syndrome Matt Elliott/Third Eye Foundation), à des collages qui ressemblent à des introductions de contes des mille et une nuits. En dehors de quelques remixes par-ci (Emilie Simon) et coups de main par-là (Nicolette, une institution islandaise non bancaire bien connue), elle a consacré l’essentiel des huit années la séparant de son album précédent, à sa petite famille. Une éternité sur l’échelle de perception du temps à l’ère du Net mais un soupir ramené au degré de fraîcheur intact qui nimbe les beats nappes & couches (sonores) du récent «Blood, Looms & Blooms» d’un doux et pas courant parfum d’intemporalité. Evidement sensible à la marche forcée de son époque, la musicienne a ouvert la porte de ses morceaux à un peu plus de monde qu’auparavant et ajouté quelques couleurs inédites à sa palette sonore. La voix de la frangine au pseudo étrange de Roya Arab trouve naturellement ses marques (« Daisies, Cat’s & Spaceman ») tandis que l’ex madame Tricky, Martina Topley-Bird, fait planer par deux fois (« Deflect », « Why Should I? ») l’ombre d’un revival trip-hop dissonant. Un ton un chouia plus rock que cautionne ce bon vieux Terry Hall (Specials), plus intriguant que jamais (« Time to Blow ») par son chant ultra terrestre.
Ailleurs, sur des titres muets (« Mettle », « Carplos », « The Exotics »…), Leila détend un peu le maillage serré de ses riches tessitures, troquant un zeste de fantasmagorie pour une rondelle de flânerie électronique. De quoi patienter au cas où la jeune femme nourrirait des envies de progénitures nombreuses ?
Avec Pivot (qui a perdu son point d’exclamation et deux de ses membres fondateurs depuis son sympathique premier album paru en 2005), le floutage des bornes donnerait des arguments à ceux qui pensaient autrefois que les Australiens, dont ils sont, vivaient la tête en bas. Ces cousins éloignés,
mais plus portés sur les claviers et synthés, de Tortoise et parfois de Ratatat avouent nourrir un culte (honteux ?) pour Vangelis et J.M. Jarre mais se tiennent à un océan de tout pompiérisme disgracieux. Leur truc à eux, c’est la vignette électro-acoustique imparable, le gimmick résiduel et irrésistible qui jaillit quand le jeu instrumental interactif a dégrossi et qu’il ne subsiste que l’essentiel à son bon fonctionnement, le limpide agencement de micro structures sonores qui apparaît sous un jour nouveau à mesure que le regard se déplace. Un schéma en coupe indique des remontées kraut, des bouffées jazz et même des scories industrielles sur fond de post-rock souple et d’electronica un brin désuète. Mais retirez un élément, et ce bel édifice s’effondre comme château de sable à marée montante.
Et puis on ne résiste pas à la tentation du jeu de mot facile. Bien que s’écrivant Piwo en tchèque et en polonais mais se prononçant plutôt à la façon de notre invité du jour, Pivot (le terme) ne se tient qu’à un glissement langagier ou sémantique de notre chère boisson nationale (la bière). On conclura donc sur une chute empruntée à une quelconque revue traitent du goût à propos de quelques nobles déclinaisons du divin (…) breuvage. la cuvée 2005 était prometteuse, celle de 2008 surprenante. Que dirons-nous de la prochaine ?

YH


 

Selec

 

 

 

 

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