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Critique

NECORA PUBER

publié le par Guillaume Duthoit

Dans Necora Puber, Philippe Crab a opéré sa métamorphose et assume pleinement sa démarche de travers. Finis les contes, le chanteur nous décrit minutieusement ce qu’il choisit de voir, attentif à la poésie du monde qui nous entoure, dans un […]

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Il y a trois ans Philippe Crab nous avait charmé avec son Bestiaire qui faisait la part belle aux histoires curieuses (la métamorphose d’un crabe, le cauchemar d’un professeur fatigué, …) et aux arrangements variés et luxuriants. Les propos, écrits d’une plume de conteur au style littéraire, étaient limpides dès les premières écoutes. Un Crab audacieux mais qui marchait néanmoins assez droit.

Dans Necora Puber, l’animal a opéré sa métamorphose et assume pleinement sa démarche de travers. Finis les contes, Crab nous décrit minutieusement ce qu’il choisit de voir, attentif à la poésie du monde qui nous entoure, dans un vocabulaire à la fois scientifique et imagé. Le moindre détail, le moindre souvenir prennent une importance, décortiqués sous sa pince impressionniste. On y parle d’un crabe désarticulé (le crabe commun des rochers necora puber auquel s’identifie le chanteur), des couleurs d’une aurore hivernale, d’un adolescent seul dans un parc d’une ville des Pyrénées, de souvenirs d’enfance à la campagne, d’un voyage en autobus sous l’averse, d’une promenade géologique au bord d’une falaise, d’un étrange étang où les théories, les mots et les sons se confondent, d’une perception du monde impressionniste, d’un début de carnet de voyage et de la cruauté d’un enfant qui joue avec le feu. Autant d’histoires qui n’en ont l’air si on n’y accorde pas une attention particulière.

Musicalement, Philippe Crab a opté pour un dépouillement dense, et des harmonies et des rythmes délicieusement complexes. Une guitare omniprésente aux riches arpèges et aux accords ouverts pour soutenir sa voix de trouvère, précieuse et précise, les chœurs de l’amie Léonore Boulanger et des couleurs venues des quatre coins du monde recréées par les phalanges du papillon multi-instrumentiste Jean-Daniel Botta.

Un merveilleux disque du label Le Saule qui demande qu’on l’apprivoise pour un Crab qui ne tourne pas en rond. Coup de cœur de 2014.

Guillaume Duthoit

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