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Critique

RONIS, AUTOPORTRAIT D'UN PHOTOGRAPHE (WILLY)

publié le

Willy Ronis, né en 1910 à Paris, est un personnage-clé de l'histoire de la photographie française et l'une des grandes figures de cette photographie humaniste qui s'est attachée à capter fraternellement tous

Willy Ronis, né en 1910 à Paris, est un personnage-clé de l'histoire de la photographie française et l'une des grandes figures de cette photographie humaniste qui s'est attachée à capter fraternellement tous
les petits moments de la vie quotidienne. L’illustre magicien du Rolleiflex, pour qui faire des photos a été «un mariage de raison devenu par la suite un mariage d’amour», passe devant l’objectif et parle avec émotion de ses septante-cinq années de traque photographique. Pour commencer, il élude d’emblée la question de la mort par cette phrase: «La photographie n'est pas, pour moi, une revanche contre la mort; elle correspond à des feuillets épars de souvenirs agréables et chéris que l'on conserve et que l'on est heureux de feuilleter par la suite». Ainsi le documentaire n'est pas le portrait nostalgique d'un homme se retournant sur son passé mais, au contraire, un témoignage rempli de vie et une réflexion passionnante sur le travail de photographe.Michel Toutain réalise cette autobiographie selon une courbe chronologique «légère». Il ne s’appesantit pas sur chacune des étapes de la carrière de l’artiste ou sur des considérations techniques, mais le laisse parler librement des moments marquants de sa vie, des parcelles de bonheur, des instants forts, parfois douloureux… Exception faite à la fin du film où Willy Ronis évoque clairement ce qu’il entend par «la vision globale» et l’importance qu’il accorde au rythme ternaire dans ses photographies qu’il travaille perpétuellement sur le double registre de l'émotion et de la réflexion. Ainsi, on suit le photographe sur un mode itinérant de Paris à sa maison de Gordes, pour revenir ensuite à Paris. Le montage est superbe, alternant les images de Willy Ronis racontant avec chaleur ses souvenirs, les plans sur ses photos qu’il commente avec beaucoup de simplicité, les vues de Ménilmontant, Belleville… mise en abîme avec le Paris populaire d’aujourd’hui, et la maison du Vaucluse où il photographia ses célèbres nus provençaux. Homme d’une grande sensibilité, il concentre sa parole sur la dimension humaine des lieux traversés, des événements vécus. La caméra tourne quelque fois d’émouvants ralentis ou s’attarde sur le regard de cet ancien reporter du Parti Communiste Français, habillé d’un pull-over rouge.
Le documentaire suggère ainsi avec brio l’ampleur et l’importance de l’œuvre de Willy Ronis avec lequel on se balade durant une heure, heureux d’être en compagnie d’une personnalité pleine de vigueur radieuse. Le montage intelligent, les images soignées, l’ambiance généreuse, l’accompagnement musical et les interventions de qualité font de cet autoportrait un hommage vibrant - au ton de ses photographies - à ce grand photographe.
(Catherine Mathy)

En complément du DVD : une interview du réalisateur Georges Chatain, un diaporama de photos n’apparaissant pas dans le film et un texte biographique de Willy Ronis.
 

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