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Critique

NORTHFORK

publié le

Sélection du mois de février 2005 > Gros plan sur...

 

Image surréaliste d'un cimetière vide de ses habitants et qui ressemble à un champ de taupinières. Une plume blanche trouvée par un prêtre dans la main d'un enfant orphelin qui meurt en rêvant... Apparaissent, comme sorties de terre, les silhouettes noires des envoyés du gouvernement (?), pour évacuer les villageois et déplacer les morts menacés de submersion suite à la construction d'un barrage. Une plume blanche signe leur chapeau. Ils donnent une paire d'ailes immaculées aux habitants qui acceptent de partir. Une bande de comédiens, des êtres aux allures fantasques, invisibles pour certains, pérorent dans une maison abandonnée... Un tableau pend où une légion d'anges en fuite vole. Errance dans une réalité tutoyant l'outre-monde. Une arche de Noé couronne l'aridité d'un paysage barré des montagnes enneigées du Montana. Hermétisme des signes balisant la piste du ciel. Lumière froide d'hiver, grise, bleutée, beige, sourde, mais rayonnante de l'intérieur.
L'enfant meurt dans les bras du prêtre; les évacuateurs disparaissent en limousine; les saltimbanques irréels prennent l'avion. Une étrange histoire, parabole angélique riche en symboles qui trouvent échos en chacun de nous. Passages entre la vie et la mort, transition des corps et des âmes vers un au-delà purifié. Triple histoire d'anges aux ailes coupées, d'émissaires qui les donnent, d'un petit garçon mourant à qui on les a peut-être amputées. Film empreint de religiosité, avec citations de l'Ancien Testament, présence du bon prêtre, d'ailes d'ange, de costumes austères des fonctionnaires dont l'aspect s'inspire des Amish, des Mormons, de Magritte… L'action se passe en 1955.
Les acteurs sont bons, la lumière, les décors en phase avec le propos, la photographie de qualité. Le film assez lent, mais à l'imaginaire varié, pousse au jeu mental. Il fait partie d'une trilogie sur des villes du nord des États-Unis : Les frères Falls (1999), Jackpot (2001) et Northfork (2003). Bel exemple d'un cinéma américain qui se revendique indépendant, artisanal, à petit budget, tourné en famille (frère acteur, père décorateur, collaborateurs fidèles) et qui attire les célébrités : James Woodans, Nick Nolte, Daryl Hannah... Intriguant !
(Pierre Coppée, Charleroi)

 

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