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Critique

BLUES

publié le

Gustafsson est pour mes écoutes, un fil conducteur : créatif, prolifique, protéiforme, c'est un musicien à suivre. C'est l'ensemble de sa démarche et de sa production qui font sens, interrogent.


Gustafsson au saxophone baryton et Stackenäs à la guitare. Le CD contient des hommages à Memphis Minnie, Howlin'Wolf, Hound Dog Taylor, Albert King, mais, heureusement, les deux musiciens ne jouent pas le blues ! Et pourtant… Ils « appauvrissent » leur matériau sonore, ils épurent, éliminent, ralentissent, cherchent les éléments basiques, les modules fondamentaux de leur musique d'improvisateurs jazz européens. Ils isolent les fibres, les trames qui, dans leur musique, correspondent aux trames blues du jazz d'improvisation américain-africain. Ils identifient ainsi une sorte de blues nordique, un blues de banquise, de déconstruction esthétique. Un vague à l'âme puissant. D'éparpillement. Au cœur de leur free-jazz, d'une manière formelle si apparentée et référencée au free-jazz américain, ils trouvent le spleen. Un spleen tentaculaire, ni amorphe ni invertébré, qui construit de solides ramifications de doutes, des impuissances charpentées, des volontés arides, désintéressées, des errances désincarnées… Un dépouillement fascinant. Une pièce majeure pour confronter les histoires différentes entre jazz moderne américain et européen. PH

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