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Critique

ROMANCE AIN'T DEAD

publié le

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Ca n'a sans doute aucun rapport mais l’acné juvénile est l’un des tributs à payer les plus lourds qui soit aux transformations du corps à l’adolescence. D’autant que c’est comme une loterie à l’envers (sauf qu’on n’a pas le choix, il faut prendre un billet); gare à l’heureux élu! A l’époque de son premier disque en 2003 (« Council Pop »), Kid Acne s’en est pris des croûtes et des gerçures dans la face. Les quolibets visaient son flow particulièrement à la peine sur un fond musical qui n’avait pourtant rien de déshonorant. L’homme n’était cependant pas trop à plaindre, ses travaux de graphiste (pour TTC ou encore Plaid) et de graffeur (exposés en galeries d’art s’il vous plait!) lui assurant une convenable subsistance.

Kid Acne est de retour en 2008 avec « Romance Ain’t Dead », après être passé par la case création de label (Invisible Spies), et avec une plaque dans l’épicerie fine Lex records (Subtle, Dangerdoom, Neon Neon). Une maison qui ne pratique l’orthodoxie que dans son exigence de qualité et n’aime rien tant qu’un de ses poulains ait la bougeotte et se taille fissa de la case qui lui a été dévolue. Parfois, c’est à regrets quand ces écarts conduisent l’Anglais à tenter de se faufiler dans la peau d’un quatrième Beastie Boys (les limites plagiats « Eddy Fresh » et « Sliding Doors »), mais ça paye quand l’humour british s’invite au raout (« Worst Luck ») ainsi qu’un ou deux scuds punkisants (« Oh No You Didn’t », « 1 2 3 Break It »), et que le flow se fait langoureux (« Fcuk All Lately ») sans concupiscence coupable.

Hier à la peine et aujourd’hui à deux doigts de faire breveter une définition toute personnelle du flow, « le cool tendu », Kid Acne prouve à nouveau que l’adage « il faut que jeunesse (et l’acné) se passe » avait raison.

Yannick Hustache

 

Juin 2008