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Critique

TONGUE

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Travail sur ordinateur. Plongée dans les cavités aqueuses où

Travail sur ordinateur. Plongée dans les cavités aqueuses où les langues dorment, tournent sur elles-mêmes, sont en gestation, se reproduisent, muent. Amplification des moindres contractions et mouvements du muscle, des moindres bouillonnements de salive. L'informulé, la latence enfouie du verbe. Des surgissements de voix dans leur étrangeté spirituelle, des sons de prière, d'invocation, des diphonies shamaniques. Plissements de la langue agrandis, projetés comme des ombres fantastiques, semblables à des glissements telluriques, chocs de masses nuageuses, déchirements de roches, jaillissements de lave. Vibrations des mots qui vont crever la surface, saisir le réel. Souffle, tempête du Saint-Esprit. Mise en scène sonore d'une transcendance du langage. Forges de la pensée. Les bégaiements, tous les signes avant-coureurs de l'énonciation des choses, répétés, mis en boucle, comme un sacré tremblement enveloppant la révélation du langage articulé. Les cheveux sur la langue, étirés, transformés en immobilité transie, incapacité à dire fascinante, miroir de la face cachée de la langue.

( Pierre Hemptinne, Charleroi )

 

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