La genèse de ce trop court album commence le jour où Eddie Bezalel se met en tête de reprendre de belles chansons d'amour et de les faire chanter par Alela Diane, dont le premier album, The Pirate’s Gospel, avait marqué il y a trois ans l'esprit des amateurs de douceurs folk. En 33 minutes, nos héros sans tête développent des ambiances électroacoustiques poussiéreuses à souhait, dans la plus pure tradition américaine, piochant dans 40 ans de chansons d'amour - de Daniel Johnston à The Jesus & Mary Chain en passant par Vashti Bunyan et Nick Cave & The Bad Seeds. Avec le soutien de musiciens tels que Josh Klinghoffer, Woody Jackson, Joey Waronker, Leo Abrahams et Gus Seyffert, Eddie Bezalel et son producteur Hugo Nicolson ont réalisé dix écrins au sein desquels la voix d'Alela Diane se couche tantôt avec langueur, tantôt avec espièglerie.

Du propre aveu de Bezalel, le seul et unique but de cet album était de produire une collection d'excellentes chansons interprétées par d'excellents musiciens, sans autre ambition que de laisser la musique parler d’elle-même. Une chose est sûre : The Silence of Love pourrait bien devenir un cadeau classique pour amoureux en mal d'inspiration, car ces dix chansons sont autant de déclarations en puissance, de la plus chaste à la plus enflammée. Et au passage, nous félicitons ses producteurs de ne pas avoir cédé à la tentation - un peu facile - de sortir cet album pour la Saint-Valentin !

Catherine Thieron