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Critique

SOME OTHER TIME [CD + DVD]

publié le

Les chouchous du rock dans le divan - Samedi 12 février 2011

Musicien, guitariste néo-zélandais,  il joue sur des guitares préparées (pour plus de détails voir le dvd qui accompagne le cd). Il utilise trois guitares en même temps, une à chaque pied et une dont il joue de manière traditionnelle, il utilise aussi des objets, qu’il pose autour de lui et deviennent acteurs dans sa chorégraphie musicale. On peut quasiment parler d’installation. Il frotte ses pieds sur les guitares posées sur le sol,  elles sont garnies de papiers qui provoquent des vibrations. Il utilise aussi un  mini-ventilateur à piles  pour  faire  vibrer une des deux guitares de sol, quelques vieux ressorts  rouillés,  un 'e-bow' (archet électromagnétique), mais pas le moindre circuit intégré en vue... l'instrumentation de Malcolm et sa manière de s'en servir (le direct, sans coupes) privilégient la fragilité et donc, la magie de l'instant.

Les titres de cet album avaient déjà été enregistrés précédemment, il s'agit ici d'une réédition augmentée d'un DVD.

Sur « Some Other Time », hormis ses propres compositions, Malcolm reprend quelques titres écrits par Ornette Coleman, Hank Williams  et Charlie Haden.

Ce sont particulièrement eux que j’ai envie de mettre sous les projecteurs pour les confronter avec les versions originales. C’est un exercice qui est toujours intéressant surtout quand l’original et la reprise sont des créations issues de personnalités très marquantes, ce qui est le cas ici.

« Lonely Woman » apparait en plage titulaire sur le troisième album d’Ornette Coleman « The Shape Of Jazz To Come »  en 1958. C’est avec ce quartet (Don Cherry – cornet, Charlie Haden - Basse, Billy Higgins – batterie) qu’il amorcera son tournant vers le free jazz, dont nous sommes à l’aube. Nous avons donc droit à une exécution rapide, un tempo nerveux, on sent une certaine urgence dans la présentation du thème, n’oublions pas que ces musiciens revendiquent aussi un nouveau mode d’expression, un nouveau genre musical.  

Malcolm va quadrupler le timing de cette pièce de cinq minutes. En intro, on entend le ventilateur, et petit à petit les guitares vont prendre le pas sur ce son «parasite», puis d’autres frottements et cliquetis vont  s’ajouter à cette sorte de mélopée. Il instaure une certaine ambiance, pour enfin jouer le thème le thème principal, qu’il rejoue en boucle,  plus tard il fera en sorte d’imiter le sax  et les percussions en jouant avec les objets posés autour de lui. Remarquable.

« Rambling Man », écrit et interprété à l’origine par Hank Williams, un classique de la country music. Malcolm se détache du yodel et du jeu de steel guitar hawaien.  Mais de la chaleur et de la nonchalance transpirent de son interprétation malgré tout, avec toujours ce petit ventilateur en fond sonore.

On peut dire que Malcolm a très bien écouté ces musiques, les a digérées et il les reproduit en les sortant de leur genre. Il les ré-interprète avec beaucoup de délicatesse, il préconise l’intimité.

Article réalisé avec l’aide de Philippe Delvosalle, que je remercie.

 

 

 

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