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Critique

CHERRY BLOSSOMS, UN RÊVE JAPONAIS

publié le

De la Bavière à Tokyo via Berlin

 

 

De la Bavière à Tokyo via Berlin

Voilà déjà plus de trente ans que la réalisatrice allemande Doris Dörrie œuvre dans le petit monde du septième art, et si elle est rapidement devenue une cinéaste respectée et reconnue dans son pays natal, la Francophonie peine encore à s’ouvrir à son cinéma.

Il faut dire que les films germanophones sont rares en nos latitudes, alors que les productions germaniques sont de plus en plus nombreuses et de grande qualité. Mais en dehors des « blockbusters » locaux (notamment les productions de Bernd Eichinger à qui l’on doit La Chute, Le Parfum ou encore La Bande à Baader), rares sont les films allemands à traverser nos frontières. Aussi, lorsqu’une œuvre de Doris Dörrie arrive dans les collections de La Médiathèque, il serait bien dommage de s’en priver !

Issue du documentaire, cette singulière metteuse en scène travaille dès la fin des années 70 pour la télévision allemande avant de réaliser ses premiers longs métrages pour le cinéma, dont Männer en 1985. Malgré des critiques mitigées, la comédie connaitra un succès public immédiat, faisant de Doris Dörrie une cinéaste à suivre.

En 1987, elle est repérée par le producteur Bernd Eichinger pour une adaptation de Moi et lui  (Ich und Er) d'Alberto Moravia. Dans la foulée, la réalisatrice publie ses premiers recueils de nouvelles dont les protagonistes poursuivent souvent leur existence à l'écran. Scénariste de la plupart de ses films, Doris Dörrie écrit souvent de courts récits pour aider ses acteurs à définir et identifier leurs personnages. Un amour du travail bien fait qui lui a permis de travailler avec des comédiens confirmés, tels que Alexandra Maria Lara, Heike Makatsch, Benno Fürmann ou Jürgen Vogel qui se partagent l'affiche du sensuel huis-clos Nackt (2002).

cb

Dans Cherry Blossoms, l'Allemande met en scène Trudi (Hannelore Elsner) et Rudi (Elmar Wepper), un couple proche de la retraite empêtré dans ses habitudes. Les trois enfants ont depuis longtemps quitté le cocon familial bavarois, et lorsque Trudi reçoit les résultats des derniers examens médicaux de son époux, elle décide de faire avec lui un dernier (et peut-être leur seul) voyage à deux. Ignorant la gravité de son état de santé, Rudi consent (à contre-cœur) à rendre visite à deux de leurs enfants installés à Berlin, refusant catégoriquement de pousser jusqu'à Tokyo où vit un de leurs fils. Poursuivant leur voyage en bord de mer, un drame viendra radicalement changer leurs plans...

Petite perle du cinéma allemand contemporain, Cherry Blossoms évite le larmoyant pour s’intéresser aux relations souvent complexes entre les individus: relations de couple, relations parents/enfants, relation à l'autre en terrain inconnu. La perte, le deuil, le sacrifice au profit d'un être aimé, mais aussi la découverte d'un pays étrange(r), de son art et de sa culture sont éclairés avec tact et justesse, grâce au remarquable jeu des acteurs principaux – la performance de Elmar Wepper (son premier grand rôle pour le cinéma !) lui vaudra d'ailleurs différents prix en Allemagne.

Parcours initiatique paisible et touchant allant de la Bavière au Japon via Berlin, Cherry Blossoms fait en outre découvrir le pays du soleil levant à travers les yeux d'une cinéaste amoureuse de sa culture, de ses paysages et de l'art du butô, véritable fil conducteur de l'histoire.

Catherine Thieron

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