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Critique

BEFORE THE DREAM FADED...

publié le

Sélection du mois de mars 2006CD du mois / Rock : un extrait sonore de chaque plage surnotre site, CD disponible dans tous nos centres de prêt.

Deuxième album de Calvin Johnson. Ce n'est pas un débutant. En 1983, on le repère dans Beat Happening (quatre albums). Il anime The Microphones (six albums) et Dub Narcotic Sound System (cinq albums). Il fonde le label indépendant « K », une centaine de références pour la plupart présentes à la Médiathèque. Au passage, il publie un des meilleurs albums de Beck, One Foot on the Grave (1994), dans lequel il chante. Il est aussi aux côtés du légendaire Daniel Johnston. Il sait ce qu'il veut et il le dit dans un concept clair : International Pop Underground. Une alternative à la globalisation rock de surface.
Il est doté d'un organe exceptionnel ! Une voix de crooner caverneux, pleine de cicatrices. Presque trop grave pour être modulée ! Elle peine à voler, surchargée de mélancolie. Les mélodies semblent à mobilité réduite aux articulations paralysées. Sa tessiture très basse réveille ses fêlures mâles et il trouve alors les moyens d'une fascinante souplesse. Sa musique est un théâtre d'ombres de vieux restes sentimentaux, des traumas jazz, gospel, folk, rock'n'roll, soul, blues. Et puissante, la marque d'un work song, chant d'esclave, percussions sommaires de chaînes, orgue tremblant qui rêve d'évasion. Il arrange ces éléments avec un sens très esthétique, un maniérisme habité, dandy. Des chansons prières qui connaissent des apnées. Des chants entourés de nuit. Chaque morceau développe un climat particulier (précieux, déphasé, furieux, amoureux, joueur) grâce à des orchestrations pleines de finesse. Sérénade barge martelée aux pianos psychédéliques, passage de geishas, chœur d'anges. Raide et allègre chevauchée, guitare allumée, ébouriffée croisant un orgue qui miaule in the mood, droit dans le mur. Fugace montée de larmes de basson et clavier dans le final de I am Without. Furtives et grisantes sirènes de délivrance qui déchirent l'opacité. Pour servir le thé, incroyable ballade lunaire aux subtiles consonances indiennes. En égrenant ces perles et en claquant des doigts, Calvin Johnson se vide les tripes sombrement. Presque froid, élégant.

Autre CD :

«What Was Me», XJ630A


Voir aussi aux cotes suivantes :

XB241G , XB241C , XB241D , XB241E , XB241F , XD907X , XD907Y , XD907Z , XM524K , XM524L , XM524M , XM524P


PH

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