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Critique

BUNDLES (THE)

publié le

Pour mémoire, l’antifolk correspond à ce court moment où, à l’aube du nouveau siècle (vers 1999-2001) et en réaction amusée à une tendance musicale de fond qui n’incite pas à la gaudriole (le come-back du folk), une drôle de fratrie un peu branque se […]

 

Pour mémoire, l’antifolk correspond à ce court moment où, à l’aube du nouveau siècle (vers 1999-2001) et en réaction amusée à une tendance musicale de fond qui n’incite pas à la gaudriole (le come-back du folk), une drôle de fratrie un peu branque se fait entendre depuis New York.

Ils s’adonnent à un idiome folk de peu d’accords, très punk rock dans l’esprit et dans leur façon d’envoyer le bois de ses 3 accords maxi sans finasser. Et non sans oublier l’adage que même si l’on a des choses sérieuses à dire (et des arrière-pensées politiques), on peut parfaitement l’exprimer sur le ton de la fête, quitte à décrocher au passage quelques beaux traits de saine absurdité, y compris contre soi-même, en dignes enfants de Jonathan Richman. The Moldy Peaches (2001) par The Moldy Peaches est peut-être l’album à retenir de cette équipée spontanée même si ses deux animateurs principaux ne se sont pas fait oublier : Adam Green est devenu le crooner plus improbable de la planète et Kimya Dawson s’est taillée un joli carton via la B.O. du film Juno entre deux disques tartinés en compagnie de sa (nombreuse) progéniture. A la même époque, Jeffrey Lewis est dans les starting-blocks d’une nouvelle discipline : le comic-folk (dessins et chansons mêlés en direct).

Et c’est donc un certain étonnement de retrouver, après des années de tournées conjointes, Kimya et Jeffrey enfin ensemble sur une même plaque. Le frérot Lewis, Jack, est aussi de la partie (basse) ainsi qu’un compagnon de route des premiers Regina Spektor (A. Giffen, batterie) et le disque paraît évidemment sur K Records, l’éternel refuge des albums anti-racolage ! Ces ballots ou paquets (traduction littérale de Bundles) ne se sentent pas plus pressés après dix ans de témoigner de leurs progrès techniques (au chant par exemple) mais ont prestement laissé nostalgie de l’adolescence et querelles d’ego (éventuelles) à l’entrée du studio. Ils continuent de faire à peu près la même chose - raconter le quotidien tel qu’il se vit - mais avec toujours cette façon de le retourner et de le décortiquer pour en extirper un motif à célébrer ou à disserter tous ensemble, comme de grands enfants qui ont, certes, fait du chemin, mais qui n'ont jamais renoncé à ce qui les lie. Une indicible fraîcheur qui, de l’acapella emmêlé de départ (« A Common Chorus ») au poignant serment conclusif (« Be Yourself » et sa cohorte d’« I love You »), en passant par un footing country avec obstacles (« Krutter »), un cadavre exquis entrepris lors d'un jour Off (« Over The Moon ») et un bref moment d’inquiétude (« Metal Mouth », flippant), fait reluire les petits instants de « rien » qui peuplent l’existence. De ceux-là même qui les tiennent!

Yannick Hustache

 

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