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Critique

RADIO SCARECROW

publié le

Il est amusant de constater que Black Dog est plus célèbre en tant que groupe géniteur ayant donné naissance au duo d’automates futuristes de Plaid que pour ses propres travaux.

25 années et une poignée de disques que Ken Downie, membre originel unique de Black Dog, agence structures électroniques minimales et motifs synthétiques discrets en des bijoux de mécaniques sonores équilibrées et aérées (quelque part entre Richie Hawtin et Boards Of Canada), qui ont la double particularité de vaillamment résister à la corrosion du temps qui passe et qui s’attaque aux musiques d’essence machinique avec plus de force qu’ailleurs, et de baser ses équilibres subtils sur un nombre très restreint de procédés. Si la frontière reste de principe entre electronica de l’âge glacière et techno ralentie à peine libérée du permafrost, une pensée à Satie (« Ghost Vexations ») s’immisce au devant d’appels d’air légitimes à l’époque (un fantôme dubstep visite «EVP Echoes»), ou à celle qui vient de se terminer (les click’n’cut de « Set To Receive »). Et une fois évaporée cette légère impression de confinement et de maturation prolongée dans une solitude librement consentie qui cintre parfois son propos, « The Radio Scarecrow » s’appréhende autant comme le compte-rendu d’une expédition dans les catacombes de l’âme d’une humanité placée dans pareil cas de figure, qu’à l’exploration d’un monde mécaniciste conçu et régenté par Jean Tinguely ou l’un de ses disciples.

Yannick Hustache

 

Chroniques en vrac Juin 2008

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