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Critique

HYPERNUIT

publié le

L’Hypernuit épurée

 

L’Hypernuit épurée

Du crépuscule aux premières lueurs de l’aurore, cette Hypernuit au titre si bien choisi capture dans ses filets plutoniens de bien belles étoiles qu’elle partage comme on échange des souvenirs d’enfance.

De ses mélodies aux parfums des quatre saisons, Bertrand Belin habille de tendres poésies spontanées et sans emphase, assumant pleinement les diverses orientations sémantiques de leurs mots. A la manière d’un Bashung, il déguise subtilement ses intentions premières, déstabilise l’auditeur par l’apparente simplicité de ses textes. Mais les charmes discrets de ses nymphes verbales se dévoilent petit à petit, sans brusquerie ni excès de style.

Pour ce troisième opus, Bertrand Belin joue la simplicité; exit les cordes et les cuivres qui l’accompagnaient sur La Perdue. Hypernuit se veut plus dépouillé, puisant son inspiration dans la musique folk et country. Les onze petites perles nocturnes de l’album laissent à l’auditeur suffisamment de place pour qu’il puisse s’approprier cette poésie indolente et floue.

Jouant la carte de la continuité, d’une évolution qui passe par l’épurement, le chanteur aime à raconter des histoires empruntes d’une ambitieuse modestie. D’une voix plus assurée qu’il met un peu plus en avant (en évitant soigneusement outrance et grandiloquence), il fait partager de petites histoires douces-amères, composées sans passer par l’habituelle phase d’écriture. Il en ressort des textes débarrassés de tout ornement superflu, des mots qui vagabondent en toute liberté et vont à l’essentiel en empruntant mille et un détours.

C’est donc une bien belle escapade que nous propose cette Hypernuit feutrée et sensible. Et si les sentiers empruntés par Bertrand Belin semblent balisés, il évite les raccourcis et nous emmènent sur des voies champêtres qu’il éclaire de sa prose lumineuse et vivifiante.

Michaël Avenia

 

 

 

 

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