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Critique

VERGER (LE)

publié le

La mort en ce verger

La mort en ce verger

De « La plage » de sable fin à « La tombe » si bien nommée, Bastien Lallemant nous ouvre les pages d’un recueil de nouvelles musicales qui, pour noires et cyniques qu’elles soient, révèlent à leur écoute quelque chose d’étrangement lumineux et envoûtant.

Dès la première écoute, des paysages familiers se dévoilent. Passant par des sous-bois, traversant des rues citadines goudronnées ou des vergers fleuris, l’inévitable spectre de la mort semble s’immiscer dans le moindre intervalle qu’il entrevoit. Mais la noirceur inhérente à ces histoires est heureusement tempérée par la finesse et la douceur d’arrangements musicaux à la fois chaleureux et limpides.

Si la trame principale de l’album est le roman noir, il faut surtout y voir un prétexte pour présenter subtilement les relations humaines et les aléas du quotidien. Entre assonance et dissonance, les textes ménagent des espaces où les thématiques universelles se nourrissent de ces situations singulières.

Déjà présents sur l’opus précédent, Albin de la Simone et Bertrand Belin apportent à l’album des teintes colorées et soyeuses qui contrebalancent finement les sujets morbides ou tragiques. On retrouve également sur deux titres (La plage et L’amour) la voix aérienne d’Armelle Pioline (du groupe Holden) qui ajoute encore une touche de sensuelle équivoque aux compositions.

Pour ce bien bel album où se croisent mère infanticide, malandrin ou cow-boy, l’ami Bastien s’est occupé lui-même des illustrations du livret dans lequel on trouvera également un roman-photo qui accompagne le titre Filature.

Et si l’ombre de Gainsbourg plane encore sur ses textes et son phrasé, Bastien Lallemant réussit ici à trouver un timbre vocal plus personnel que sur ses albums précédents où l’homme à tête de chou semblait chanter pour lui.

Du haut de son troisième album, Bastien Lallemant nous fait parvenir les effluves capiteuses d’une chanson picturale et figurative qui, telle un bon roman, captive dès les premières notes et s’évanouit dans un silence songeur.

Michaël Avenia

 

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