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Critique

ARLT & THOMAS BONVALET

publié le par Guillaume Duthoit

Bizarreries textuelles, bruits étranges et triturés qui se mêlent à l’osmose vocale de nos deux oiseaux.... C’est ainsi que Arlt vous accueille dès les premières minutes de ce troisième album éponyme. Tous les ingrédients sont en place pour vous […]

Sommaire

Après deux premiers albums, le sombre et psychédélique La Langue et l’organique blues folk Feu la figure joué avec le musicien Mocke (Holden), notre duo  français mené par Sing Sing (guitare, chant) et Eloïse Decazes (chant) convie le multi-instrumentiste Thomas Bonvalet afin de réarranger et malmener une partie de leur répertoire. Une relecture entre pop, folk, rock, musique traditionnelle et expérimentale. Ici, deux univers semblent se faire face : le désaccord et l’harmonie, la tension et le calme ou encore l’iconoclaste et le sacré.  

L’ensemble enregistré en quelques jours en compagnie de l’ingénieur du son Adrian Riffo se compose de neuf reprises issues de leurs deux premiers albums et de deux nouvelles compositions. 

Avec des perles familières comme « Tu m’as encore crevé un cheval »,  « La honte », « Lettre morte » ou « L’eau froide », on retrouve bien sûr des ingrédients connus comme une atmosphère mystérieuse, les ruptures de ton et des comptines étranges aux paroles absurdes et singulières. Mais, l’écoute du disque déroute. Ce trouble est insufflé par un apport de bruitages insolites (frappements de pieds et de mains,…), de sons dissonants et d’un tas d’instruments originaux (concertina, guitalélé percuté, plaques d’harmonica, componium, peau de tambour, carillons,…), rendant le tout nettement plus chaotique et enjoué. 

Dans lesdeux titres inédits, « Grande fille » et « Le ciel de Lille », on découvre de nombreuses sonorités hypnotiques et tribales ainsi que des paroles très farfelues : Les enfants qui fument de joie te laissent de marbre/Tes yeux se troublent/C’est de l’eau de vaisselle/On croirait bien y voir le ciel/De Lille.

Dans ce projet, notre chanteuse à la voix limpide semble possédée tandis que son partenaire Sing Sing accorde sa voix profonde en parfaite harmonie avec cette dernière. Il atténue même son jeu de guitare au service des interventions sonores (sorte de paysages sonores autour de la chanson) de Thomas Bonvalet qui remplacent les guitares de Mocke sur les chansons originales. Une présence de poids qui se pose véritablement comme une troisième voix.

N’oublions pas la magnifique pochette ! Une illustration surréaliste colorée de Benjamin Rabier (le vieux papa de Gédéon le canard) qui ajoute une autre couche délirante de joyeux désordre.

Cette œuvre à part dans de leur discographie range définitivement Arlt dans les groupes atypiques à suivre de très près ! 

Lépinois Céline

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